L’Assemblée a rejeté mardi, par 222 voix contre 196, la proposition de résolution UMP qui demandait “le maintien d’une administration et de politiques” spécifiques pour les Français rapatriés en métropole après la guerre d’Algérie, y compris les harkis. Les socialistes, le Front de gauche et les écologistes se sont exprimés très largement contre cette proposition de résolution, à l’inverse des élus UMP et UDI.
Le texte, présenté par le député de l’Hérault Elie Aboud, demandait notamment la création d’un collège dédié aux rapatriés au sein de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre, dont le nom aurait été modifié. Cet établissement public devait aussi poursuivre “son action sociale destinée aux harkis”, ces anciens supplétifs de l’armée française, et l’État devait aider leurs enfants à la recherche d’un emploi, prévoyait la proposition de résolution.
Dans un communiqué, la Mafa, association des agriculteurs français d’Afrique du Nord, qui a inspiré cette résolution, a dit sa déception après ce “scrutin serré” et s’est adressée au président de la République: “Quel avenir envisagez-vous pour les victimes et leurs descendants? Quid de la question de l’indemnisation qui pénalise encore aujourd’hui les enfants et petits-enfants de rapatriés? Comment construire des relations franco-algériennes fortes sur une mémoire encore meurtrie?”