En 2014, le Secours Catholique a rencontré près d’un million et demi de personnes dans ses accueils et son regard s’est plus particulièrement porté sur les difficultés d’accès à la mobilité des plus précaires. Le constat est sans appel : la mobilité est un préalable indispensable à l’accès à l’emploi, à la formation, aux soins mais également à une vie sociale et familiale active. Et comme l’indique l’étude, « les personnes en situation de précarité déploient des trésors d’énergie et de courage pour faire ace à un quotidien très difficile ; elles se battent au quotidien afin de construire une vie digne pour elles t leurs familles. »
Des chiffres qui en disent long
Le profil des ménages rencontrés en 2014 se compose de 30% de familles monoparentales, 23% de couples avec enfants, 41% de personnes seules et 6% de couples sans enfants.
Le niveau de vie médian de personnes accompagnées par le Secours Catholique est extrêmement faible. Il est de 535 euros mensuels alors même que le seuil de pauvreté s’élève à 1.000 euros mensuels.
Avec de si faibles ressources, les plus précaires se battent au quotidien pour survivre mais, face à une équation budgétaire impossible : 58% des ménages déclarent avoir des impayés notamment d’électricité, de loyer.
La part des personnes sans aucune ressource (travail ou revenus sociaux) est 8% en 2014 contre 15% en 2010. Le nombre de personnes éloigné du marché de l’emploi augmente et passe de 65% en 2010 à 67% en 2014. En parallèle, l’accès à la formation est très faible et ne concerne que 1% des personnes rencontrées par l’association. 1/3 des personnes accueillies sont de nationalité étrangère et souffrent d’une extrême pauvreté ; Leur situation s’est dégradée depuis 10 ans.
La mobilité facteur d’insertion sociale et professionnelle
“En décembre 2015, les Français vont être invités à élire leurs exécutifs régionaux. Ces derniers vont avoir comme nouvelle prérogative la gestion des questions de mobilité sur leur nouveau territoire. Dans ce contexte, le Secours Catholique-Caritas France a souhaité approfondir la thématique mobilité pour savoir quelles contraintes vivaient les personnes en précarité et quelles solutions émergeaient de leur expérience. C’est en effet en partant de leur quotidien que peuvent s’élaborer des réponses réellement efficaces. Notre étude confirme que le droit à la mobilité est essentiel à la recherche d’emploi, mais aussi à l’accès et à l’exercice de tous les droits fondamentaux”, explique l’association.
La mobilité est un droit fondamental qui conditionne l’accès aux autres droits, en premier lieu à l’emploi. Comme le souligne l’association : “le dynamisme, dont font preuve à de multiples reprises dans cette enquête les personnes en situation de précarité d’âge actif, ne s’usait pas dans des transports longs, compliqués et coûteux, on peut penser que beaucoup moins seraient écartées de l’emploi. Quant aux autres motifs de déplacement, faciliter la vie sociale et lutter ainsi contre l’isolement contribue fortement à remobiliser les personnes, en particulier celles qui n’ont pas d’activité professionnelle : cela passe aussi par la facilitation des déplacements.” Reste aux élus à prendre le relais…