Qualité de l’eau et développement touristique

Le village de Pontrieux, situé dans les Côtes-d’Armor, représentait la Bretagne au concours du « Village préféré des Français » diffusé sur France 3. Samuel Le Gaouyat, maire de Pontrieux, souhaite aussi profiter de cette distinction pour développer sa commune.

Propos recueillis par Yannick Urrien

Article tiré du Journal des Communes numéro 2225 – Les collectivités et le traitement de l’eau

Journal des Communes : Pontrieux figure dans la liste des villages préférés des Français. Cette médiatisation peut-elle avoir des conséquences économiques positives pour votre commune ?

Samuel Le Gaouyat : Nous bénéficions d’une forte communication nationale qui va forcément avoir des répercussions. Nous avons des commerces de proximité et différentes formes de restauration qui accueillent des salariés qui travaillent dans les environs, mais aussi des touristes. On peut tout imaginer. Cependant, le périmètre de Pontrieux est simplement d’un kilomètre carré. Nous sommes une toute petite commune. Donc, les retombées économiques se feront davantage sur le territoire de l’agglomération Guingamp-Paimpol, puisque nous faisons partie, depuis janvier 2017, d’une agglomération qui porte aussi les compétences économiques. Ce coup de projecteur sur la ville peut avoir un impact sur toute l’agglomération, mais il ne sera pas simple de mesurer cet impact.

JDC : Est-ce une opportunité de développement pour les prochaines années ?

SLG : Exactement. Toutes les pistes sont bonnes à exploiter et cela peut aussi permettre de donner envie à de futurs investisseurs de pouvoir identifier le territoire.

JDC : Est-ce également une forme de revanche de la Bretagne Nord ?

SLG : Je ne dirais pas que c’est une revanche, mais plutôt une forme de reconnaissance. Nous étions quand même une ville qui était assez identifiée sur le plan historique. Nous avions une imprimerie qui est celle qui a imprimé le premier ticket de métro au début du XXe siècle. C’est donc peut-être un retour aux sources, puisque l’histoire est un éternel recommencement. La Bretagne Nord a été un peu oubliée au cours de ces dernières décennies et c’est effectivement un coup de projecteur qui peut contribuer à son développement.

JDC : D’une manière générale, face à la multiplication des normes et des lois, quels sont les obstacles auxquels vous êtes confrontés ?

SLG : Il y a un sujet d’ampleur nationale : c’est la problématique de la présence médicale, car c’est aussi un élément d’attractivité du territoire. Sur certains aspects, on doit impulser les choses. C’est toujours la commune qui doit travailler sur différents dossiers, alors que nous pourrions être davantage accompagnés, surtout lorsque le territoire est identifié sur certaines problématiques. On doit être moteur sur tous les sujets, on doit aller à la recherche d’un maximum d’informations, on doit ensuite constituer les dossiers… Tout cela demande de plus en plus d’expertise et, malheureusement, les petites communes n’ont pas forcément toute cette expertise. Cela bloque l’innovation et le développement. Sur la question des normes, nous avons dû mettre en place de nombreuses règles d’urbanisme depuis quelques années, car nous sommes une Petite cité de caractère. Nous prêtons attention à la qualité de l’eau et à la qualité environnementale, tous nos réseaux d’eau potable ont été rénovés. Donc, nous essayons d’anticiper au maximum.

JDC : Enfin, comment éviter de devenir une sorte de Mont- Saint-Michel envahi par les touristes ?

SLG : Nous commençons à réfléchir sur cette perspective d’accueil. Je ne suis pas dans l’esprit d’une tarification exagérée, bien au contraire, mais nous devrons trouver des solutions avec les communes avoisinantes, car nous sommes très vite à l’extérieur de Pontrieux. C’est donc au niveau de la communauté de communes que nous pourrons gérer cela. Après, il faudra trouver le bon curseur, un juste milieu, pour éviter de tomber dans une sur-fréquentation qui occasionnerait d’autres problématiques.

Laisser un commentaire