Le sénateur de l’Ain Patrick Chaize, qui préside aussi l’Avicca (Association des villes et collectivités pour les communications électroniques et l’audiovisuel), s’insurge contre les ravages du mode STOC (pour sous-traitance à l’opérateur commercial). Celui-ci ouvre la possibilité aux principaux fournisseurs d’accès au réseau fibre (FttH) de raccorder le client final à la place des opérateurs d’infrastructure (OI). C’est-à-dire bien souvent les collectivités dans les territoires : « C’est une catastrophe. Certains de ces fournisseurs paient si mal leurs sous-traitants que le travail est fait à la va-vite dans des conditions déplorables et avec des impacts majeurs pour le citoyen client final ».
Prises posées « à l’arrache », armoires collectives forcées au pied de biche, clients déconnectées plusieurs heures, voire plusieurs jours par mois : on ne compte plus les incidents qui entachent sérieusement depuis plusieurs mois la qualité du service, mais aussi la réputation des réseaux et des collectivités concédantes. En novembre dernier, lors d’un colloque organisé par l’Avicca, un premier OI avait reconnu que 100 % des armoires du réseau qu’il avait auditées n’étaient pas conformes. Un second avait estimé que 75 % des raccordements en mode STOC présentaient au moins un défaut.
« Ça ne peut plus durer », prévient Patrick Chaize qui propose « qu’une charte de bonnes conduites soit établie et respectée. Mais dans tous les cas, il faudra que les fournisseurs d’accès revoient à la hausse les tarifs qu’ils accordent à leurs sous-traitants ». L’Avicca, qui vient de lancer une consultation sur le sujet, ne veut pas la mort du mode STOC, « mais les mauvaises pratiques doivent cesser, sinon il conviendra d’utiliser la manière forte », menace Patrick Chaize, conforté par « le partage d’opinion sur le sujet » avec Cédric O., le secrétaire d’État à la transition numérique.