L’expérience est unique en France : une collectivité, pionnière s’il en est, soutient très concrètement des coopératives et éleveurs afin qu’émerge une filière de soja non-OGM à destination animale. En Poitou-Charentes, les débuts remontent à 2004. Yves Debien, vice-président de la région, explique que ce soutien prend la forme d’aides incitatives aux éleveurs tout en favorisant l’étiquetage des produits non-OGM et les circuits courts. La région soutient plus particulièrement le projet porté par Sèvre et Belle, une coopérative laitière et céréalière des Deux-Sèvres qui, pointant le surcoût « devenu prohibitif » des importations en provenance du Brésil, a lancé sa propre production de soja non-OGM. A ses côtés figurent trois partenaires dont Alicoop (spécialiste de l’alimentation animale) et des coopératives d’agriculteurs. Objectif : cultiver 15 000 ha d’ici trois ans avec un investissement de 50 000 euros par an. Pour cette première expérience française, la région Poitou-Charentes a accordé une aide de 30 000 euros pour la première année. « Quatre de nos éleveurs sur nos 600 adhérents ont semé du soja en avril sur environ 20 hectares. Les deux autres coopératives ont fait la même chose. Nous avons donc 60 ha de soja au total pour cette première année », précise le directeur de Sèvre et Belle. La récolte est prévue pour la fin septembre. Cette expérimentation doit permettre de vérifier la pertinence de la culture de soja. « La région nous soutient en particulier sur la partie recherche développement : quantité de teneur en huile du tourteau et qualité, extraction de l’huile et fabrication du tourteau, rentabilité économique, etc. Le projet a également été accueilli favorablement par le ministère de l’agriculture », conclut-il.
Poitou-Charentes défend une filière de soja non-OGM
Le conseil régional appuie sur son territoire des agriculteurs dont les premières récoltes sont attendues fin septembre.