« On essaie, avec Valérie Pécresse, d’être le plus réactif possible », explique Alexandra Dublanche, vice-présidente de la Région Île-de-France en charge du développement économique et de l’attractivité. C’est ce qu’on a fait tout au long de la crise, en lien avec l’État, pour faire remonter du terrain les difficultés des entreprises et adapter les dispositifs d’aide quand c’était nécessaire. »
Réactif, mais aussi complémentaire. Car la Région, qui aime donner de temps à autre des coups de griffe à l’État, sait aussi être à ses côtés quand il le faut. L’épisode du fonds de solidarité en est la démonstration ; la collectivité francilienne a débloqué 156 M€ pour aller au-delà des 1 500 € versés par la DGFiP à chaque TPE, indépendant, micro-entrepreneur ou profession libérale ayant dû cesser son activité ou perdu au moins 50 % de son chiffre d’affaires durant les mois de mars, avril et mai. Ce bonus régional peut s’élever, sous certaines conditions, jusqu’à 5 000 €.
Mais la Région capitale a aussi initié sa propre politique. « Nous avons mis deux autres aides en place, reprend Alexandra Dublanche. La première, le prêt Rebond, est destinée aux TPE et aux PME jusqu’à 250 salariés. Ce prêt est à taux 0, différé de remboursement durant deux ans et remboursable sur sept. » Le succès a été tel que la Région a été obligée de le réabonder à deux reprises. Son fonctionnement, très simple, est l’une des raisons de son succès : full digital, sa plateforme a été mise au point par une fintech cornaquée par Bpifrance. Et les sommes, à partir de 10 000 €, sont débloquées dans les trois jours qui suivent l’acceptation du dossier ; le délai est un peu plus long – huit jours au maximum – lorsque la demande s’approche du plafond de 300 000 €.
« La première démarche pour une entreprise est de demander un PGE (prêt garanti par l’Etat, NDLR) à sa banque, souligne la vice-présidente de la Région. Dans un second temps, si elle essuie un refus de sa banque ou a besoin de fonds supplémentaires, elle peut solliciter notre dispositif Rebond ». Début juin, 2 700 dossiers avaient été accordés pour un encours global de 110 M€, soit un prêt moyen un peu supérieur à 40 000 €.
Le second dispositif, le fonds Résilience, est doté de 100 M€ et dédié aux entreprises de moins de 20 salariés. Son originalité est qu’il peut être complété par les EPCI, les EPT ou la Métropole du Grand Paris : « La communauté d’agglomération de Paris-Saclay a, par exemple, mis 3 M€ supplémentaires qui iront aux entreprises de son territoire », ajoute Alexandra Dubanche.
Comme le prêt Rebond, cette avance remboursable, d’un maximum de 100 000 €, fait aussi l’objet d’un différé de remboursement de deux ans et d’un amortissement sur sept.
Enfin, la Région a décliné sa subvention PM’up, qui peut monter jusqu’à 250 000 € pour financer le plan de développement d’une PME sur trois ans, en une nouvelle aide, PM’up Covid-19, dont le plafond a été relevé à 800 000 €. Elle est destinée aux entreprises franciliennes de 5 à 250 salariés qui ont eu besoin de renforcer ou d’adapter leur appareil de production pendant la crise.
« On a reçu énormément de dossiers, détaille Alexandra Dublanche. On en a voté 10 la semaine dernière pour un montant de 1,5 M€. Ils vont permettre de produire 9 millions de masques par mois, des visières, du gel hydroalcoolique, des blouses mais aussi des choses que je qualifierais d’un peu plus « évoluées ». Par exemple, on a deux entreprises assez intéressantes : une qui détecte le Covid-19 dans les eaux usées, tandis que l’autre, que je suis allée voir la semaine dernière, produit des systèmes de distanciation physique pour les chantiers. »
Si cette injection massive d’argent public dans l’économie francilienne ne résoudra pas tout, elle devrait être de nature à réduire l’impact de la crise pour nombre de PME.
*Le Journal des Communes participe aux #grandparislive, une série de visio-conférences produites par le Club des Entreprises du Grand Paris http://www.clubgrandparis.org/ durant la crise sanitaire.