Pour le conte de Noël à Olloix (Puy-de-Dôme), on repassera… Ce que les 300 habitants de ce petit village ont découvert, en guise de décoration de fin d’année, c’est une bâche accrochée par le maire sur le mur de la mairie où était inscrit en lettres majuscules “Commune à vendre”. Quelques jours avant Noël, les internautes pouvaient même acquérir une ancienne forge appartenant à la commune sur Le Bon coin.
Au pied du mur financier, Philippe Marc-Chandèze est à la fois contrarié, agacé, voire très en colère. Mais pour comprendre comment la commune en est arrivée là, il faut remonter le film des événements.
Le cantonnier dans le viseur et le FGTI en embuscade
15 novembre 2004, oui, vous avez bien lu, 2004, ce jour de 2004 donc, un fait divers sanglant secoue la petite commune. En plein après-midi, un homme de 56 ans domicilié sur la commune tire à bout portant sur le cantonnier du village. Ce dernier, âgé de 41 ans, s’effondre devant le local technique. Le jour même, l’employé fauché par le tir de carabine avait été missionné pour couper l’eau au quinquagénaire dont les factures impayées s’accumulaient gravement.
Pris en charge en urgence absolue par les secours, le cantonnier survit mais il gardera d’importantes séquelles. S’en suit une procédure classique. Malheureusement, le tireur qui n’était pas pas solvable pour son eau ne l’est pas pus pour les dommages qu’il doit à sa victime.
C’est le Fonds de garantie des victimes du terrorisme et d’autres infractions (FGTI) qui prend en charge les frais médicaux, ainsi que les multiples conséquences liées à l’agression : déménagement dans un logement adapté au handicap du blessé, déficit fonctionnel, pertes de salaire, préjudice moral, etc.
Douze ans plus tard, en septembre 2016, le FGT saisit la justice pour réclamer à Olloix le remboursement de 315.000€ au total. Le tribunal administratif de Clermont-Ferrand arbitre et condamne finalement la commune à rembourser 148.894€.
La solidarité sans faille des élus ruraux
Pour le maire du village, c’est l’impasse comme il le confiait voici quelques semaines à nos confrères la la Montagne : “On nous suggère par exemple de lancer un appel aux dons des particuliers, une sorte “d’Olloixthon”. Je trouve cela assez hallucinant . Autre piste proposée : l’augmentation des impôts locaux. Si on doit en arriver là, je démissionne sur-le-champ.”
Idée plus pragmatique évoquée par l’édile : inclure la somme à rembourser dans le prochain budget qui serait alors en déficit. Une situation qui entraînerait la saisine de la chambre régionale des comptes et permettrait d’adresser au Ministère de l’Intérieur une demande de subvention exceptionnelle. “L’État a déjà pris soin de préciser que cette aide – encore hypothétique – n’a pas vocation à financer la totalité du déséquilibre”, commente l’élu un peu las.
Un maire qui peut heureusment compter sur la solidarité de ses confrères de l’AMRF 63 (Association des maires ruraux du Puy-de-Dôme), comme on peut l’entendre dans le sonore de France Bleu Auvergne ci-dessous.
Mais une bonne nouvelle est tombée avec la Galette des roi puisque le Conseil départemental s’apprête verser une subvention exceptionnelle de 100.000€ du Conseil départemental. De quoi souffler un peu et voire l’avenir sous un autre jour…