De bonnes pratiques des voisins européens ont été mises en avant. Un exposé de l’agence déchets de la Catalogne a ainsi fait forte impression : elle est en effet l’une des rares régions d’Europe à avoir su instaurer une obligation de collecte séparée pour l’ensemble des biodéchets. Ce territoire en a fait une priorité de sa politique publique et mis en place un plan de gestion à long terme. Dans l’Hexagone, la montée en puissance de leur collecte n’est pas aussi rapide qu’escompté et bute sur des obstacles : coûts de collecte et financement du service peu incitatif.
1% déchet, collecte collaborative
Un point a aussi été fait sur le récent dispositif “1% déchet”. Calqué sur le “1% eau” (loi Oudin-Santini de 2005), il a suscité des interrogations avant de démarrer, plutôt lentement. Un groupe de travail créé par la Commission nationale de la coopération décentralisée (CNCD) et qu’Amorce coordonne sur le plan technique a retenu huit projets qui tiennent la route et sont portés par des collectivités. Une aide spécifique et du financement participatif sont envisagés pour soutenir leur mise en œuvre. De nouveaux modèles de collecte plus collaborative ont aussi été présentés. “Ils sont portés par des opérateurs qui ont constaté que la collecte sélective ne décollait pas dans des zones d’habitat pourtant dense. Ils se positionnent en complément du service public classique. Et jouent sur un autre ressort, celui de l’encouragement, de l’incitation, avec des récompenses offertes aux particuliers qui trient bien leurs déchets“, explique Nicolas Garnier, délégué général d’Amorce.
Des points faibles persistants
Au vu des objectifs déchets fixés par la loi de transition énergétique, Amorce estime que le compte n’y est pas. “La prévention des déchets reste le parent pauvre. Elle est absente des principales directives européennes sur les déchets, qui sont en cours de révision. Elle repose bien trop sur les épaules des territoires, et non sur celles des metteurs sur le marché”, poursuit Nicolas Garnier. Les interdictions des gobelets plastiques et des sacs plastiques sont, pour l’association, des mesurettes.
“En termes de tonnage, ce n’est qu’une goutte d’eau. Personne ne s’attaque aux gros gisements comme les textiles sanitaires, les déchets de loisirs (jouets) ou le plâtre, à l’exception d’une poignée de collectivités. La loi de transition énergétique a créé une filière des déchets du BTP mais le pays est carencé en déchetteries professionnelles. Plusieurs mois après l’entrée en vigueur de cette obligation, le dispositif n’est pas en place. Du coup les distributeurs se tournent vers les collectivités pour accueillir les déchets des professionnels !“, déplore le délégué général.
Enfin, au sujet de l’extension des consignes de tri à tous les emballages plastiques, Amorce juge sa généralisation mal partie : “Les retours des opérateurs ne sont pas bons. Les choses ne sont pas assez cadrées“, souligne Patrice de Foucaud, vice-président d’Amorce et président du syndicat intercommunal des déchets de l’Est Anjou.