Charles Labatut, maire de Roquepine, a décidé de faire connaître son village en distribuant des prospectus dans les différents offices de tourisme de sa région. Cette initiative est originale, car cette commune compte seulement 42 habitants et elle ne comporte aucun commerce local. Alors, qu’attendre d’une telle démarche ? D’abord, aider le village à se développer et surtout contribuer à l’entretien du patrimoine.
Propos recueillis par Yannick Urrien.
Journal des Communes : Qu’attendez-vous de cette initiative, puisque vous n’avez pas de commerces à développer ?
Charles Labatut : Avec notre taille, nous ne pouvons pas avoir de commerces, ce n’est pas possible. Nous voulons d’abord faire connaître ce petit village, qui était un peu endormi quand je suis arrivé, et attirer les touristes. D’ailleurs, nous en avons de plus en plus. Quand on fait venir du monde, on peut avoir des retombées économiques. En l’occurrence, des gens vont peut-être avoir envie de s’installer dans notre village.
JDC : Comment pouvez-vous envisager votre développement ?
CL : L’objectif serait d’avoir une licence IV gratuite, afin que des associations puissent se servir de cette licence pour vendre de l’alcool. Dans une commune voisine, ils ont ainsi pu ouvrir un café associatif, de temps en temps, mais cela ne pourra se faire qu’au niveau du bénévolat. Nous devons faire connaître notre commune pour attirer du monde et créer ainsi de nouvelles animations. Roquepine voit sa population progresser grâce à la création de logements sociaux, grâce aussi à l’obtention de subventions à hauteur de 70 %. Nous espérons attirer des jeunes couples. Nous avons déjà eu quatre appartements réhabilités, ce qui a permis d’attirer quatre jeunes couples avec des enfants. Tous ces couples travaillent dans les villages qui sont aux alentours.
JDC : Ainsi, même avec une population de 42 habitants, on peut envisager de développer sa commune…
CL : C’est exactement le message que nous lançons. Quand les communautés de communes se sont créées, l’objectif était d’éliminer toutes les petites communes. Les maires se sont soulevés contre cette position et, pour l’instant, nous sommes encore aidés via les dotations de l’État. Malheureusement, nous ne pouvons pas avoir de services techniques et c’est mon adjoint et moi qui faisons tout le travail. Nous avons organisé une journée citoyenne pour nettoyer le village et tailler des haies. Les bénévoles me suivent. On se donne beaucoup mais, à côté, il faut aller chercher des subventions pour les futurs appartements. Je suis retraité, mais je peux vous dire que je travaille tous les jours.
Même avec une population de 42 habitants, on peut envisager de développer sa commune…