Une chose est sûre, les maires et les présidents des Intercommunalités des Bouches-du-Rhône ne veulent pas se faire estamper. Et bien qu’ils ne soient pas testards, ils ont un peu la sensation qu’on les a pris et qu’on les prend encore pour des pebrons. Alors ils marronnent et attendent qu’on leur parle meilleur…
Plus sérieusement, pour ces 107 maires et huit présidents d’intercommunalités, les récents propos de la ministre de la Décentralisation, Marylise Lebranchu, devant les parlementaires socialistes, indiquant que le Gouvernement “passerait en force” sur la question de la métropole marseillaise sonne, disent-il “comme la fin de toute discussion et comme une insulte à la démocratie locale justifiant une entrée en guerre.”
“Susciter l’émergence d’une coopération métropolitaine”
Le député-maire socialiste de Velaux, Jean-Pierre Maggi s’estime, ni plus ni moins, trahi par les siens : “On voudrait faire croire aux Marseillais que leurs problèmes seraient réglés d’un coup de baguette magique par la métropole. Cela relève de la responsabilité des élus marseillais. Dans cette ville en grande difficulté, il y a d’autres priorités que d’engloutir des millions d’euros pour un stade, une patinoire et bientôt une aréna de plusieurs milliers de places. Dans cette dérive et au moment où le bateau prend l’eau de toutes parts, on voudrait effacer la négligence des élus et des gouvernements qui se sont succédé depuis 50 ans par un habillage démocratique qui n’est en réalité qu’une ponction sur les territoires voisins, qui ont le seul tort d’avoir trop bien réussi ! Le projet de métropole marseillaise a été trop précipité. Il faut le reporter pour susciter l’émergence d’une coopération métropolitaine portée par les élus dans une logique de solidarité avec Marseille. Tous les élus des Bouches-du-Rhône y sont prêts. Si le Gouvernement devait rester sourd à tous nos arguments et maintenir sa marche forcée, alors en toute conscience, je voterai contre cette loi.”
Attention aux municipales de 2014… et aux grèves
Les maires des Bouches-du-Rhône estiment par ailleurs que l’entêtement du Gouvernement à vouloir imposer le volet marseillais de sa loi contre les élus aurait des conséquences directes sur les élections municipales dans les Bouches-du-Rhône. La métropole serait rejetée par les citoyens, estiment-ils. De son côté la sénatrice UMP, Sophie Joissains, souligne ce que serait la difficulté d’harmoniser les salaires et primes des 17.000 fonctionnaires en particulier en pointant des services sensibles comme ceux de la collecte des déchets, des transports urbains… “On peut craindre des grèves à répétition qui paralyseront nos services publics pendant une longue période.”
Pour les maires des Bouches-du-Rhône, la méthode gouvernementale “a été engagée sans aucune connaissance ni prise en compte de la réalité très complexe mais très concrète des particularités locales.” L’Union des Maires des Bouches-du-Rhône déclare “ne plus considérer la ministre de la décentralisation comme son interlocutrice et s’en remet directement au Président de la République.”
Bon, prions la Bonne Mère pour que le dialogue se réinstaure…