L’information est tombée le 17 octobre, Journée mondiale du Refus de la Misère : Médecins du Monde ouvre une mission en Auvergne… Faut-il trouver cette information réconfortante pour les personnes qui pourront bénéficier de l’aide de Médecins du Monde ou plutôt y voir un révélateur de l’état de nos campagnes qui confirme que la pauvreté se situe aussi dans les zones rurales et pas uniquement dans les banlieues ? Les deux, mais c’est aussi l’illustration des conséquences de la désertification médicale sur laquelle les maires ruraux n’ont de cesse d’alerter les gouvernements successifs.
“Nous sommes dans une logique d’approche globale de la précarité dans un contexte où l’on observe des difficultés d’accès aux soins pour une population jeune ou des personnes âgées, des personnes du monde agricole notamment”, souligne Jean-François Corty, président de l’association. Et il confirme que Médecins du Monde constate aussi ce “phénomène de migration de la pauvreté avec les déplacés de la pauvreté, des familles jeunes qui n’ont pas assez de moyens pour vivre dans les grandes villes”.
L’équipe chargée de la mission en Auvergne peaufine actuellement le montage opérationnel de ce projet qui devrait démarrer début janvier avec les premiers patients pris en charge. Selon le président de Médecins du Monde, “il s’agit de documenter et de travailler sur la question de la précarité et des accès aux soins en zone rurale.”
La veille, le 16 octobre, Médecins du Monde a alerté sur la détérioration de la santé des plus exclus, et demandé au gouvernement des “mesures exceptionnelles” pour améliorer leur accès aux soins.
En 2011, les 21 centres de soins existants de Médecins du monde en France ont accueilli 29.466 personnes et effectué 40.627 consultations (+5,2% depuis 2010 et +22% depuis 2008).