Le ministère de la Transition écologique vient de soumettre à la consultation publique, jusqu’au 1er août, un projet de décret fixant les missions du préfet de la région Auvergne-Rhône-Alpes qui coordonne et anime le pilotage du Plan loup depuis 2004. Dans l’attente de ce décret, les attributions du préfet coordonnateur se fondent sur une lettre de mission signée en 2014 par les prédécesseurs de Nicolas Hulot et Stéphane Travert, mais le renforcement de son rôle est d’ores et déjà inscrit dans le nouveau plan national d’actions “2018-2023” et les derniers arrêtés ministériels – en date du 19 février 2018 – publiés concomitamment.
Afin de garantir la cohérence globale du dispositif, il est le premier interlocuteur des préfets de régions et départements concernés par la présence du loup auprès desquels il diffuse des consignes techniques ou procède à des bilans. Le préfet coordonnateur pourra dorénavant sélectionner, en fonction de l’évolution des prédations, les territoires sur lesquels les tirs de prélèvement (simples et renforcés) peuvent être autorisés par les préfets de département. Dans ce cadre, il sera amené à arbitrer entre les demandes des départements, comme il le fait déjà, sur proposition de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) et de la Dreal.
Relèvement du plafond
Autre nouveauté : à partir du 1er septembre et jusqu’au 31 décembre, il pourra aussi suspendre les autorisations de tirs de prélèvements simples et renforcés et de tirs de défense, compte tenu du quota de loups à abattre par année civile. Actuellement de quarante, ce quota, qui pourra être dépassé de 12% à partir de 2019 et qui ne s’applique pas aux tirs de défense simple, correspondra à 10% du nombre de loups recensés par l’ONCFS. Dans l’hypothèse où ce plafond serait atteint avant la fin de l’année civile, le préfet coordonnateur aura la possibilité d’activer l’autorisation de tirs de défense additionnels dans la limite de 2% supplémentaire. En cas de situation exceptionnelle, il pourra également autoriser les tirs de défense simple au-delà de ce plafond pour que les éleveurs puissent se défendre toute l’année.
Sur les fronts de colonisation – Aveyron, Lozère, Tarn – seront également identifiées des zones difficiles à protéger du fait des modes de conduite des troupeaux, où il sera possible de tirer sans condition de protection.
Enfin, le préfet coordonnateur aura la charge d’arbitrer l’affectation des moyens mobiles de l’ONCFS, afin que les interventions s’effectuent dans les zones de forte prédation. C’est dans cet esprit que, l’actuel préfet coordonnateur, Stéphane Bouillon, a envoyé la brigade de l’ONCFS dans le Var et les Alpes-Maritimes, sur la base des indications reçues des DDT, des organisations professionnelles agricoles et des éleveurs rencontrés sur le terrain.
Crédit Photo : R-Clerc