Dans plus d’un cas sur trois, les maladies nosocomiales sont contractées à la suite d’un contact avec des surfaces contaminées par des agents pathogènes. En complément des pratiques habituelles d’hygiène tel que le lavage systématique des mains, les équipements en cuivre permettent de réduire considérablement le temps de survie et la concentration des bactéries comme l’E.Coli ou le SARM dans les services où ils sont utilisés. Efficace de manière durable, le cuivre élimine les germes en continu et vient compléter le nettoyage régulier des surfaces qui demeure indispensable, mais dont l’action reste ponctuelle.
Au Centre hospitalier de Rambouillet, ce sont les services de réanimation et de pédiatrie, qui accueillent 1 800 patients par an, ainsi que les espaces communs, qui viennent d’être équipés de mains courantes, robinets, barres de lits, plaques de propreté et plateaux roulants labellisés “Antimicrobial CopperTM”. Jean-Pierre Richard, directeur de l’hôpital explique : “Sur la base de 15 ans d’études scientifiques réalisées en laboratoire et en milieu hospitalier, qui démontrent les qualités antibactériennes du cuivre, nous avons décidé d’équiper nos services de pédiatrie et de réanimation. Nous avons fait le choix de mener une politique volontariste de prévention des risques par l’utilisation de matériaux innovants et qui n’ont aucun impact sur la manière de travailler du personnel soignant. Le but de cette opération est avant tout d’améliorer la sécurité et le bien-être de nos patients.“
Vers un “Plan cuivre” pour les hôpitaux français ?
L’installation des équipements en cuivre est aussi le point de départ d’une expérimentation pilote en France. Menée par le Docteur Patrick Pina, chef du service hygiène du Centre hospitalier de Rambouillet, une étude scientifique va mesurer l’impact réel du dispositif sur la fréquence des infections nosocomiales. L’objectif est de déterminer si l’efficacité antibactérienne du cuivre se traduit sur le plan clinique par une diminution des maladies contractées à l’hôpital. Le protocole instaure un dénombrement des infections nosocomiales dans les deux services équipés d’éléments en cuivre, qui sera comparé aux chiffres des années précédentes. Les premières conclusions seront disponibles d’ici la fin 2012.
Claude Rambaud, présidente du Lien, souligne : “Les maladies nosocomiales tuent chaque année plus de 3 500 personnes venues se faire soigner dans un établissement de soins français. Ce chiffre est comparable au nombre de victimes d’accidents de la route. Je le rappelle, la lutte contre ces infections doit être une cause de mobilisation nationale. Il y a urgence ! Si les résultats de l’étude française s’avèrent concluants, comme cela a été le cas pour toutes les expérimentations réalisées dans les hôpitaux du monde entier, nous devrons en tenir compte et faire de l’utilisation du cuivre une piste sérieuse d’amélioration des politiques de réduction des risques dans les hôpitaux. “