C’était annoncé, la rentrée des classes serait rude pour la ministre de l’Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem. Tandis que certains s’en prennent à son jeune âge et donc à son soit-disant manque d’expérience, que d’autres spéculent avec une bonne dose de sexisme sur les raisons de son ascension politique, l’Association des maires ruraux de France (Amrf) s’en prend quant à elle au ton et aux “injonctions de surveillant général” de la ministre. La raison ? La mise en place de la fameuse réforme des rythmes scolaires.
Dans un communiqué l’Amrf explique : “La rentrée scolaire verra 90% des communes françaises entrer dans le nouveau dispositif de réforme des rythmes après les 4.000 ayant choisi de le faire en 2013. L’État a ici l’occasion de tenir ses engagements en aidant les maires plutôt qu’en prenant le risque de les jeter en pâture à l’opinion, au prétexte qu’une infime minorité menace de ne pas ouvrir l’école mercredi prochain. Les élus sont républicains et appliqueront les décrets pour remplir au mieux cette mission excessivement complexe.”
Plutôt qu’on leur parle “d’obligation de faire”, les maires ruraux demandent avant tout un accompagnement méthodologique, du temps, des moyens pérennes et significatifs, pour parvenir à mettre en œuvre correctement une réforme qui, disent-ils leur a été “imposée sans concertation par l’État.” Si l’Amrf a toujours affirmé son accord sur l’objectif de la réforme, elle estime cependant nécessaire de rappeler que l’école de la République “ne réussira qu’à la condition d’une refondation globale de son fonctionnement devenue indispensable aujourd’hui. Rien ne se fera sans la sérénité et l’implication de tous les acteurs concernés.”
Enfin, c’est sur le risque d’instauration d’une école à plusieurs vitesses qu’ils concluent : La question des moyens et la qualité de ces nouveaux temps est posée. L’école rurale déjà largement pénalisée ne doit pas être la victime collatérale de cette décision avec le risque d’amplifier une école de la République à plusieurs vitesses.”