Lorsqu’on connaît un peu l’ARMF et ses représentants, on sait une chose : on ne les mène pas en bateau, on ne leur raconte pas de carabistouille, bref, on parle franc ! Et apparemment ce fut le cas avec le Premier Ministre, Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, et Sébastien Lecornu, ministre auprès de la ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, chargé des Collectivités territoriales.
Et ils en témoignent : “Près de trois heures d’échanges directs dans un climat franc et cordial ont permis d’évoquer plusieurs dossiers essentiels qui mobilisent les maires ruraux. Toutefois, très peu de réponses concrètes et positives aux propositions qui ont été faites pour l’exercice du mandat de maire et la vie de nos concitoyens.”
C’est notamment le cas pour un sujet qui mobilise de plus en plus les Français, et en particulier les habitants de la “Ruralie”, comme aime à les nommer Vanik Berbérian, président de l’AMRF, l’impact important des conséquences de l’augmentation des taxes sur les carburants. En effet, si les efforts relatifs au climat sont compris par tous, les maires ruraux regrettent “la faiblesse ou l’inadéquation des mesures de remplacement envisagées qui sont éloignées des réalités économiques et territoriales, auxquelles sont confrontés les habitants des territoires ruraux”
“D’inaltérables observateurs et lanceurs d’alerte”
Autre point important et qui mobilise les élus ruraux depuis plusieurs mois : le rôle de la commune.
“Nous saluons le fait que le Premier ministre ait réaffirmé la place et le rôle de la commune et ‘qu’en aucun cas le niveau communal ne sera remis en question’. Il convient donc de le concrétiser en renonçant à toutes les obligations de transferts de compétences aux intercommunalités”, souligne l’AMRF.
Les Maires ruraux le disent haut et fort : “Ils seront d’inaltérables observateurs et lanceurs d’alerte sur l’application de ce principe de libre choix, dans un contexte de remise en cause trop fréquent ces dernières années des capacités à agir des communes, comme cela l’a été avec le transfert obligatoire de la compétence Eau et Assainissement à l’intercommunalité.”
Vers un Agenda rural français
Les Maires ruraux soulignent en outre l’engagement du Premier ministre de ne pas fermer la porte d’accès des communes rurales aux futurs services de l’Agence nationale de cohésion territoriale.
“Cette nouvelle entité, composée de services d’ingénierie de l’État, était calibrée pour ne servir que les EPCI. Mais l’enjeu suppose qu’une fois votée au Parlement, l’agence se traduise de manière opérationnelle comme un guichet ouvert aux communes. L’expérience douloureuse de préfets zélés qui s’affranchissent de la loi nous inspire une très grande vigilance.”
La demande de l’association d’élus ruraux de soutenir l’Agenda rural européen par le Gouvernement français sera, pour l’association, “un indicateur particulier de la sincérité à s’appuyer sur la ruralité de notre pays dans son développement. Il doit être décliné en France. Saluons l’engagement pris hier par le Premier ministre pour “travailler sur un agenda rural français”, mission confiée à Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires. C’est un point fort du combat”, conclut l’AMRF.
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