Les maires attendent des “mesures fortes”

C'est aujourd'hui que Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé présentera son "plan global et cohérent" contre les déserts médicaux. Hier, l’AMF a tenu à rappeler la responsabilité de l’État en matière d’offre de santé et d’accès aux soins et a insisté sur "l'urgente mise en œuvre de mesures assurant une couverture médicale de l’ensemble des territoires à des tarifs accessibles".

Malgré les nombreuses initiatives portées par les communes et les intercommunalités pour faciliter l’installation de médecins, des territoires de plus en plus nombreux et étendus sont concernés par la question de l’accès aux soins. Les territoires ruraux, péri-urbains et parfois urbains constatent le départ des médecins en exercice et l’apparition de réels déserts médicaux. Un constat maintes fois souligné par l’AMF qui précise que “la politique de relocalisation et de concentration des hôpitaux y réduit encore le nombre de médecins par habitant et leur attractivité pour les professions sanitaires. Dans les villes, un nombre grandissant de médecins pratiquent des dépassements d’honoraires limitant l’accès de leur cabinet aux plus modestes.”

 

“Les initiatives locales ne suffisent plus”

L’accompagnement des jeunes médecins vers une pratique de médecine générale en zone désertifiée rurale ou urbaine doit donc être renforcé et l’AMF se félicite de l’inscription au PLFSS 2012 du financement de garanties de ressources pour 200 praticiens territoriaux de médecine générale. “Cette première mesure ne sera efficace que si elle prend sa place parmi d’autres touchant à la formation des médecins, au numerus clausus, au mode d’exercice, à la complémentarité des fonctions, à la coopération entre professionnels et au maintien de structures hospitalières de territoires”, insiste l’AMF qui, parallèlement, en appelle à une évaluation rapide de l’efficacité de ces dispositifs afin de les compléter par des mesures de régulation dans l’esprit de celles négociées par certains professionnels paramédicaux.
4.600 euros par mois garantis pendant deux ans, c’est la mesure phare du pal que s’apprête à dévoiler la Ministre, l’Etat s’engageant à compléter la différence si le jeune médecin ne gagne pas au moins 55.000 euros par an. Les intéressés se disent partagés sur ce salaire minimum. Si certains professionnels de santé y voient un moyen de briser l’appréhension de l’installation en zone rurale, pour beaucoup, dont la Fédération des Médecins de France, la mesure est inefficace.
On le voit, la tâche est et sera rude pour la Ministre tant les réactions sont diverses et parfois discordantes.
En attendant de prendre connaissance des propositions de la Ministre et souhaitant qu’elles répondent à ses préoccupations qui sont celles des citoyens, l’AMF demande à être consultée sur l’ensemble des propositions concrètes d’application de ce plan .

 

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