Dans notre prochain numéro d’Environnement Magazine, les affres de la construction du Grand Paris vous sont contés (n° de janvier-février, « Enquête »). Cette nouvelle structure de gouvernance entre Paris et son agglomération dense, qui veut transformer durablement le territoire, le rendre plus cohérent, va bousculer l’existant, non sans conséquences sur des acteurs franciliens de l’environnement comme les syndicats d’eau, d’énergie, de collecte des déchets ménagers mais aussi des opérateurs reconnus de suivi de la qualité de l’air et du bruit.
La métropole va regrouper les communes de Paris, des trois départements de la petite couronne (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne) et plusieurs communes de la grande. Soit 131 villes réparties sur douze « territoires ». Elle naît officiellement le 1er janvier. Mais prendra surtout de l’épaisseur dans les deux années à venir. Du moins si le nouvel exécutif régional ne lui met pas des bâtons dans les roues.
Embryon politique
Pour l’heure, dans sa forme actuelle, la métropole reste à l’état d’embryon politique et budgétaire. Le premier conseil métropolitain se réunira fin janvier, élira son patron, préparera un projet, votera son budget, réduit la première année, a priori à 65 millions d’euros. Il revient aux 131 communes évoquées d’élire des conseillers pour les y représenter. A raison d’un, deux, trois par commune, en fonction de leur poids démographique. Paris en a donc 62. Très peu voire aucune ne l’a encore fait, donc les choses pressent ! Leurs conseils municipaux attendaient probablement le top départ des textes de loi pour se lancer.
C’est chose faite avec la publication, au Journal Officiel du 13 décembre, d’une série de décrets qui gravent dans le marbre les périmètres des douze « territoires » en question, du T1 (Paris) au très peuplé T12 (Val de Bièvre-Seine Amont-Grand Orly). Ces territoires, en fait des établissements publics de coopération intercommunale dénommés « établissements publics territoriaux », sont donc bien créés au 1er janvier 2016, et regroupent l’ensemble des communes membres de la métropole du Grand Paris. Et ce d’un seul tenant et sans enclave. Chaque territoire compte ainsi au moins 300 000 habitants. Leur siège est aussi fixé. Celui du T2 regroupant les communes d’Antony, de Bagneux, de Bourg-la-Reine, de Châtenay-Malabry, de Châtillon, Clamart, Fontenay-aux-Roses, Le Plessis-Robinson, Malakoff, Montrouge et Sceaux, est par exemple fixé à Antony.