“Le 4 novembre, l’accord de Paris, signé par 31 pays l’année dernière, entrera en vigueur juste avant le début de la conférence du climat de Marrakech au Maroc. Cet accord ambitionne de contenir le réchauffement climatique sous le seuil de 2 °C par rapport au niveau préindustriel.
Ce réchauffement climatique est la résultante de plusieurs facteurs dont notamment la pollution industrielle et l’augmentation des gaz à effet de serre… tous ces indicateurs sont autant de lanceurs d’alertes sur les risques réels et actuels qui pourraient compromettre les vie des générations futures.
L’enjeu est donc mondial, mais l’action touche et doit toucher l’échelle locale de chaque pays. Comme on aime à nous le répéter aujourd’hui, chaque petit geste compte. Si cette litanie est entrée dans nos têtes, encore faut-il qu’elle rentre dans nos habitudes. Et c’est bien là le véritable enjeu. Pour cela, il semble exister une action quotidienne essentielle qui aurait des effets bénéfiques à long terme : le tri des déchets.
La question environnementale multiscalaire
La question environnementale est devenue omniprésente dans les médias depuis plusieurs décennies – le traitement médiatique des conférences sur le climat en est la preuve. Et pour cause, les enjeux économiques notamment dus à l’envolée des prix des matières premières et fossiles ont conduit à une implication politique toujours plus importante et ont placé les questions environnementales au centre des débats publics.
Mais le sujet le plus important, aujourd’hui, reste celui du tri des déchets. En effet, la production moyenne de déchets par habitant a été multipliée par cinq, au cours des trente dernières années en France. Désormais, elle dépasse 480 kg par an. Cette croissance qui s’observe dans l’ensemble des pays industrialisés s’explique par la conjugaison des facteurs démographiques, techniques et de marketing. En effet, consommer beaucoup, c’est jeter beaucoup. Cette surabondance d’emballages encombrants représente environ 50% du volume de nos poubelles. Cela ne va pas sans poser de problèmes quant à la gestion de ces résidus de consommation. Pour tenter de résorber ces problèmes, l’État a été conduit à statuer sur le traitement des déchets, faisant rentrer le déchet au centre des enjeux environnementaux et économiques.
Mais c’est bien à l’échelle locale que l’action sera la plus efficace tant au niveau de son organisation que sur l’impact réel qu’elle aura.
Dès lors, le tri doit apparaître comme le premier acte éco-citoyen essentiel et à la portée de tous.
Tri des déchets ménagers et industriels : une compétence pour les communautés de communes
Aujourd’hui, les collectivités sont soumises à deux forces qui semblent s’affronter. D’un côté, la dotation générale de fonctionnement versée par L’État pour les communes a accusé une baisse importante de près d’1 milliard d’euros, réduisant très fortement les moyens des collectivités. De l’autre côté, le poids et le volume des déchets est devenu un enjeu fort, si ce n’est primordial, pour les collectivités pour les années à avenir ; étant donné qu’elles sont les premières à être confrontées à ce problème.
Pourtant ces deux forces ne sont pas tant opposées l’une à l’autre. Elles pourraient même devenir complémentaires. En effet, certaines Communautés de Communes ont réussi à optimiser les dépenses communautaires de certains secteurs afin d’en privilégier d’autres, qui semblent plus importants, comme la gestion des ordures ménagères et de la déchetterie. En bref, elles promeuvent une croissance économique verte pour avoir une meilleure qualité du cadre de vie. Pour cela, le tri, la déchetterie et les composteurs individuels, sont autant d’outils complémentaires qui doivent faciliter le recyclage des ordures pour ne laisser dans nos poubelles que les déchets non-recyclables.
Ces Communautés de Communes sont le plus souvent celles qui sont labellisées “Territoire à énergie positive pour la croissance verte” – qui les félicite pour leur territoire d’excellence de la transition énergétique et écologique. Mais pour que l’action ait des résultats prégnants, il convient que chaque collectivité, chaque Communauté de Communes, dont celles notamment qui accueillent des industries fortement polluantes, fassent une place centrale à la question du tri des déchets industriels comme ménagers.
Le tri des déchets est un point d’honneur sur lequel les collectivités ne peuvent passer sans rien faire, tant les répercussions positives pourraient être mesurées à l’échelle globale et sur un laps de temps infini. Et il y a urgence à faire du concret ! Les résultats ne se feront pas du jour au lendemain. Le processus sera long à se mettre en route et les résultats se feront attendre. Mais d’ici quelques années, on notera des changements plus que bénéfiques. C’est pour cela qu’il faut croire que chaque petit geste de tri du quotidien est important : ils impulsent, dès aujourd’hui, les grandes actions de demain ! “
David Lelubre est né en Haute-Normandie, à Evreux. Il est titulaire d’une maîtrise en Droit public. Suite à changement professionnel, il décide de s’installer dans l¹Aube, où il devient directeur d’un commerce de marbrerie et pompes funèbres. Mais l’Aube est le lieu qui marque surtout son engagement politique puisqu’en 2008, il est élu Maire de Favraux, commune de l’Aube.
En 2014, il se présente et est élu à la présidence de la Communauté de Communes de Bar-sur-Aube, mandat qu’il occupe aujourd’hui.