Les collaborateurs parlementaires réclament “un véritable statut”

Les syndicats de collaborateurs parlementaires ont adressé jeudi 6 avril une lettre ouverte aux candidats à la présidentielle pour réclamer "un véritable statut". Il faut avouer que le "coup de projecteur délétère" qui a été mis sur leur profession par l'affaire Fillon n'est guère de leur goût.

 

Si vous ne voulez pas mettre très très en colère un attaché parlementaire, ne lui demandez pas si lui “travaille vraiment”. Enfin… vous comprenez l’allusion ?
En effet, qui les fréquente un peu sait que sans eux, les deux chambres ne fonctionneraient sans doute pas aussi bien, et les parlementaires avec elles.
Depuis plusieurs semaines, la campagne pour l’élection présidentielle de 2017 est marquée par les soupçons d’emplois fictifs de collaborateurs parlementaires entraînant un coup de projecteur délétère sur notre profession“, écrivent les organisations* dans un courrier adressé à l’ensemble des candidats.
Pour mémoire rappelons qu’après l’affaire des emplois présumés fictifs de l’épouse de François Fillon et de deux de ses enfants comme collaborateurs parlementaires, le ministre de l’Intérieur Bruno Le Roux a dû démissionner, suite à des révélations sur des CDD de collaboratrices parlementaires accordés à ses deux filles adolescentes.

 

Pour une réelle gestion des ressources humaines

Dans leur courrier, les organisations de collaborateurs réaffirment que les tâches des 3.500 collaborateurs des deux chambres “sont bien tangibles” et qu’ils sont “indispensables au bon fonctionnement de la démocratie. (…) L’absence de transparence est une source de dérives comme nous pouvons le constater“, écrivent-ils, estimant que “seul un statut” permettrait “de clarifier l’usage du crédit alloué aux parlementaires” et “d’instaurer une gestion des ressources humaines moderne, digne d’un Parlement du XXIe siècle“.
Les organisations réclament outre “l’élaboration d’un véritable statut“, la “mise en place d’instances collectives représentatives du personnel” ou encore l’adoption de “la procédure du licenciement pour motif économique” en fin de mandat.

Alors que la session parlementaire a pris fin, nous considérons qu’il n’est plus possible d’attendre la session extraordinaire de l’été 2017, avec le risque de reprendre à zéro des discussions qui ont déjà pris bien trop de temps. C’est pourquoi nous vous demandons en tant que candidat à la Présidence de la République de vous engager clairement dans ce dossier“, écrivent-ils.
A bon entendeur…

 

*Le courrier est co-signé par les syndicats de collaborateurs CFE-CGC, CFTC, CGT, FO, Solidaires, Unsa et l’Association de gauche des assistants parlementaires du Sénat (Agap).

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