“Il n’y a pas de commerce en forme quand une ville est malade et il n’y a pas de ville en forme quand le commerce est malade”, la formule de Robert Rochefort, le directeur du Credoc, situe d’emblée la raison d’être d’Epareca. L’action de cet organisme public s’appuie en effet sur l’interaction évidente entre la qualité de vie urbaine et la bonne santé du tissu commercial. Créé en 1998 en application de la loi relative à la mise en oeuvre du Pacte de relance pour la ville, Epareca accompagne les collectivités locales dans la reconquête de leurs zones commerciales et artisanales de proximité, au sein des quartiers en difficulté. Instrument de la politique de la ville, l’établissement inscrit son action dans le cadre de la politique nationale de revitalisation des quartiers. Concrètement, Epareca est saisi par une collectivité locale souhaitant revitaliser une zone prioritaire commerciale ou artisanale. Son objectif n’est pas de se substituer aux investisseurs privés, mais que grâce à son intervention, la profitabilité économique soit suffisante pour attirer à nouveau l’initiative privée.
François Mius, son directeur, souligne combien l’établissement constitue un “outil unique d’intervention qui associe vocation sociale et engagement économique, deux notions que l’on oppose le plus souvent”.
Une réhabilitation du site alliée à un accompagnement des commerces
Sur le terrain, Epareca procède en plusieurs étapes. A une première phase de montage où l’établissement conduit une étude préalable de faisabilité du projet, succède la réhabilitation du site, sa restructuration ou sa démolition, puis sa reconstruction. Epareca pilote ensuite la gestion du nouvel équipement et accompagne les commerçants nouvellement installés. Ceux-ci bénéficient à la fois de loyers modérés et d’outils marketing visant à développer de manière pérenne leur activité. C’est Epareca qui décide de la programmation, c’est-à-dire de la composition, des commerces nouvellement implantés (boulangerie, épicerie, café…). Dès qu’une certaine stabilité économique est assurée, Epareca assume alors un rôle de promoteur et remet sur le marché la zone commerciale auprès de gestionnaires privés. Le financement d’Epareca est public, assuré à 100 % par le secrétariat d’Etat en charge du Commerce, de l’Artisanat, des Petites et Moyennes Entreprises, du Tourisme, des Services et de la Consommation. Ses chantiers sont subventionnés par les collectivités.
Depuis la création d’Epareca, 9 pôles commerciaux ont été créés, 22 sites sont en exploitation, 29 en production et 34 à l’étude. Si les résultats sont là, François Mius n’en élude pas moins les difficultés : “Le métier est difficile car la dégradation est parfois telle qu’il faut recourir à l’expropriation. De plus, notre but d’utilité sociale nous demande de tout faire pour préserver le confort des habitants, même durant les phases de démolition”. “Derrière la rénovation des commerces de l’artisanat se joue la reconstitution du lien social et de la convivialité. Les zones de commerce sont aussi des lieux de rencontre et de brassage social” conclut-il.
L’Epareca : un outil pour les collectivités
Redonner vie à des espaces commerciaux dans des zones prioritaires, telle est la mission d'Epareca, l'établissement public national d'aménagement et de restructuration des espaces commerciaux et artisanaux. Son action constitue une forme unique d'intervention économique de l'Etat.