L’ensemble des associations d’élus et les organisations professionnelles territoriales s’accordent à reconnaître la nécessité urgente de cette création. Le SNDGCT, pour sa part, met en lumière :
– les difficultés croissantes pour les collectivités territoriales, d’emprunter à long terme auprès des banques,
– l’augmentation excessive des coûts des crédits, qui, suite à l’Accord de Bale III, sont passés en trois ans, de l’ordre de 60 à 100 points de base (soit environ 0,60 %) à 200 à 300 points de base (soit 3 %).
« Les collectivités étant les premiers investisseurs publics, préserver leurs capacités financières est un impératif d’intérêt national en période de crise pour préserver l’emploi et soutenir les petites et moyennes entreprises qui structurent le territoire », souligne Stéphane Pintre.
“La création d’une AFFIL traduit également la maturité du monde public local”
Pour le Syndicat, les objectifs d’une telle agence doit permettre de bénéficier de meilleures conditions d’emprunt. Cela, sécuriserait en outre l’accès aux liquidités et éviterait que l’État soit garant comme cela a été le cas en 2012.
Le syndicat estime d’autre part que l’AFFIL permettra de diversifier les sources de financement des collectivités et de diminuer les coûts du crédit.
« La création d’une AFFIL traduit également la maturité du monde public local qui souhaite montrer seul sacapacité de gestion et affronter ainsi directement les marchés. Au-delà de parer au manque de financement, c’est aussi s’affirmer et gagner en autonomie, quelles que soient les circonstances », insiste le président du syndicat.
Le SNDGCT souligne d’autant plus l’urgence de cette création qu’elle devra être soumise aux directives européennes et requerra nécessairement du temps, que les collectivités n’ont plus aujourd’hui. « En effet, un grand nombre d’entre elles ont retardé leurs projets d’emprunts. La fin d’année approchant et les liquidités manquant, ces prêts sont indispensables pour équilibrer et clore les budgets », explique Stéphane Pintre.
« L’offre lancée par La Banque Postale en juin dernier et dédiée aux collectivités, est depuis peu opérationnelle et répond uniquement aux crédits à court terme. Si la création de l’AFFIL ne se réalise pas rapidement, les collectivités seront contraintes de renouveler l’expérience d’un groupe de 44 collectivités (5 régions, 11 départements et 28 communes) qui se sont associées en 2012 pour lever 610 millions d’euros. Complexe, coûteux et non pérenne, ce processusd’émission groupée comporte des limites à ne pas minimiser, même s’il s’est réalisé dans de bonnes conditions de marché », conclut-il