Créée il y a six mois à la demande de l’UMP, la mission d’information sur les rythmes scolaires composée de 33 sénateurs était présidée par l’UMP Catherine Troendle. Son rapport a été rejeté par 16 voix, UMP et UDI-UC, 15 sénateurs, PS, RDSE (à majorité PRG) et écologistes votant pour, et deux Communistes, républicain et citoyen (CRC) s’abstenant.
“C’est une opération politique menée par l’UMP sur le dos des enfants”, a accusé Françoise Cartron devant la presse. “On a franchi une étape”, a-t-elle ajouté.
“C’est l’UMP qui a demandé la formation de la mission afin d’évaluer l’application de la réforme des rythmes scolaires, établir des constats et émettre des préconisations”, a poursuivi la sénatrice de la Gironde. “Mais même la présidente UMP s’est déjugée en votant contre le rapport”, a-t-elle poursuivie en se déclarant “trahie”.
“Ces sénateurs se tirent une balle dans le pied en faisant en sorte que leur travail parte à la poubelle”, a renchéri Françoise Laborde (RDSE). “Ils avaient une feuille de route dès le premier jour de travail de la mission, et ils n’en ont pas varié d’un iota”, a-t-elle poursuivi.
Pour sa part, Jean-Claude Carle (UMP) a affirmé que les propositions qu’avaient formulées les sénateurs de son groupe avaient été rejetées par la majorité des membres de la mission. Parmi celles-ci figuraient un moratoire pour la mise en œuvre de la réforme à la rentrée 2015. Ils ont aussi demandé le vote préalable d’une loi créant une dotation de compensation “ayant un caractère pérenne”. Ils ont souhaité que les maires puissent avoir le libre choix de l’organisation du temps scolaire des écoles maternelles et élémentaires.
“Les 18 propositions du rapport n’offrent aucune garantie quant à l’application sereine de la réforme sur l’ensemble du territoire”, a jugé Catherine Troendle.
Catherine Morin-Desailly (UDI-UC) a critiqué pour sa part la méthode du gouvernement. “Une succession de décrets ne donne pas l’occasion d’une vraie réflexion mais conduit à l’échec”, a-t-elle dit. (Avec AFP)