Présenté devant le nouveau Conseil de l’air, ce plan d’actions décidé pour favoriser les véhicules les moins polluants et rendre les villes respirables d’ici 5 ans, prévoit notamment la mise en place de certificats pour identifier le degré de pollution des véhicules. Annoncé dès l’automne dernier par le Premier ministre à l’issue de la conférence environnementale et repris dans la feuille de route écologique du gouvernement pour 2015, ce mécanisme de certificats “qualité de l’air” pourrait s’appliquer dès le mois de janvier 2016 sur la base du volontariat.
Un certificat “qualité de l’air”
Il permettrait d’identifier les véhicules en fonction des émissions polluantes qu’ils émettent grâce à l’apposition de pastilles colorées et numérotées de 1 à 6 sur les pare-brises. Ainsi, les maires pourront adopter des mesures favorisant les véhicules les plus propres, en mettant en place une circulation restreinte ou encore en leur faisant bénéficier de modalités de stationnement privilégiées. De plus, les contrôles de police seront facilités par ces pastilles qui permettront d’identifier la qualité environnementale du véhicule plus rapidement. A noter que les véhicules 100% électriques disposeront de leur propre pastille bleue claire sans chiffre.
Les premières critiques contre le retour de ce système de pastilles ont été formulées le matin même de ces annonces notamment par l’association 40 millions d’automobilistes qui s’opposent vivement à cette mesure. Cette mesure a été abandonnée par le passé parce qu’elle n’était pas convaincante, selon l’Automobile Club Association, qui s’interroge donc sur son retour aujourd’hui.
Des villes laboratoires et des primes anti-diesel
Ségolène Royal a également lancé un appel à projets “Villes respirables en 5 ans” à l’attention des collectivités. Les lauréates “devront mettre en oeuvre des mesures radicales dans le domaine de la mobilité“.
De plus, pour atteindre l’objectif d’élimination du diesel d’ici cinq ans, le gouvernement a, par un décret en date du 30 décembre 2014, instauré un système de prime à la conversion. Ainsi, depuis le 1er avril 2015, tout particulier désireux d’acheter un véhicule peut bénéficier de cette aide, qui peut s’élever jusqu’à 10 000 euros. Dès lors que l’achat concerne un véhicule neuf et peu polluant et s’accompagne de la destruction d’un véhicule diesel ancien, la prime pourra être demandée.
Ce plan arrive quelques semaines après la décision de la ministre de baisser de 15% la dotation octroyée à Airparif, l’une des associations orchestrant la surveillance de l’air en région parisienne. Cette décision a cristallisée l’unanimité des critiques, mettant ainsi en lumière les oppositions politiques quant aux priorités à privilégier dans la lutte contre la pollution de l’air.