Après dix ans d’études et autant de travaux, le Mont-Saint-Michel retrouve son caractère maritime lors des grandes marées. D’ores et déjà celles des 20 et 21 février et des 21 et 22 mars vont faire redécouvrir le site. Ils étaient déjà nombreux sur la nouvelle passerelle qui mène au site pour profiter de ce paysage malgré la pluie battante. Certes il reste encore à terminer la destruction complète de la digue-route et le démantèlement des anciens parkings maritimes mais les délais de réalisation de ce chantier pharaonique sont respectés. Depuis la mise en service du barrage du Couesnon en 2009, marée après marée, des millions de mètres cubes de sédiments accumulés sont déblayés », nous expliquait Romain Desguées, ingénieur chargé au syndicat mixte du suivi hydrosédimentaire et du barrage. Les résultats sont significatifs. Mais désensabler totalement le site et effacer les erreurs du passé prendra du temps. À quel horizon le Mont redeviendra une île ? Nul ne le sait, mais des études prédisent que ce ne sera pas avant 2030. D’ici là, pour que le fleuve soit pleinement en mesure d’éroder ses berges et d’élargir son estuaire, redonnant ainsi toute sa place au paysage de grèves, des chenaux continueront d’être creusés en 2015 en aval du barrage. « Une fois le dernier chenal creusé, le Couesnon aura retrouvé toute sa puissance. L’effet de chasse d’eau sera optimal, assure Romain Desguées.
Le Mont-Saint-Michel en son île
S'il faut attendre l'été prochain pour la fin des travaux d'aménagement du Mont-Saint-Michel, les prochaines grandes marées font retrouver au site son insularité.