Le gouvernement a publié, le 16 juillet, l’instruction relative à la mise en œuvre du plan d’actions pour renforcer la sécurité aux passages à niveau. Annoncé par le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, le 24 septembre 2013 (lire ci-contre), ce plan d’actions se décline autour de quatre axes : en finir avec les passages en force, répondre aux besoins spécifiques des poids lourds et des autocars, améliorer l’information des usagers de la route et sécuriser les passages à niveau dont la suppression ou l’équipement est jugé prioritaire. Chaque jour, 16 millions de véhicules traversent 15.000 passages à niveau (dont 10.500 équipés de feux et barrières automatiques), rappelle l’instruction. En 2013, 148 collisions ont eu lieu à un passage à niveau entraînant la mort de 29 personnes. L’instruction invite en priorité les préfets à mobiliser les gestionnaires de voirie (départements, communes) pour achever d’ici un an les diagnostics de sécurité des passages à niveau. Le retour de ces diagnostics permettra en effet d’actualiser tous les six mois la liste des passages à niveau inscrits au “programme de sécurisation national” qui sert de base à la détermination des suppressions et des améliorations à réaliser. Depuis 2008, quelque 351 passages à niveau ont ainsi été supprimés, dont 34 inscrits à ce programme national. Les 165 passages à niveau restants devront “faire l’objet d’une étude d’exploitation conjointe des diagnostics entre RFF et le gestionnaire de voirie en 2014”. A la suite de ces diagnostics, des mesures temporaires adaptées à chaque situation seront mises en place, par RFF et le gestionnaire de voirie, “tant que la sécurisation prévue n’est pas réalisée” (réduction de la vitesse sur voirie routière ou ferroviaire, interdiction de certains types de véhicules, etc.).
Améliorer la visibilité
Pour “en finir avec les passages en force”, le déploiement de radars aux passages à niveau est poursuivi avec l’installation de 30 équipements supplémentaires, portant le parc à 75. En complément de ces dispositifs, le gouvernement prévoit la mise en place “de contrôles renforcés et ciblés sur les passages à niveau les plus sensibles où RFF et la SNCF enregistrent de nombreux incidents (collisions, bris de barrières)”. Pour ce faire, une liste recensant 5 à 10 passages à niveau par département sur lesquels il serait utile de concentrer les efforts est en cours de mise au point. S’agissant des transports exceptionnels routiers, l’instruction appelle à l’extrême vigilance lors de la délivrance des autorisations, “afin d’éviter autant que possible les itinéraires impliquant les passages à niveau”. Un groupe de travail national sera par ailleurs chargé d’expertiser et éventuellement de préciser les règles de franchissement des passages à niveau par ces transports exceptionnels. Sur certains passages à niveau sans barrière, il est également nécessaire d’améliorer la visibilité “en engageant une politique de suppression des masques sur les emprises ferroviaires ou mitoyennes à celles-ci pour donner à un véhicule plus de temps pour le franchir “, insiste l’instruction. Il convient enfin d’inciter les collectivités locales à implanter des panneaux “sens interdit sauf riverains” ou “voie sans issue” avant les passages à niveau qui ne desservent qu’un terrain privé, afin de dissuader les automobilistes de s’y engager. De même, le gouvernement recommande-t-il la suppression “des panneaux publicitaires qui risquent de solliciter l’attention des conducteurs dans des conditions dangereuses aux approches des passages à niveau”.