UFC-Que Choisir s’est appuyée sur les données collectées sur les compteurs actuels de 201 foyers, complétées par un questionnaire sur les habitudes de consommation électrique des ménages. Premier constat : faute de conseils adaptés, 55% des abonnements sont mal-dimensionnés. Plus précisément, 18% des clients, soit 5 millions de foyers, seraient « sur-abonnés » : ils paient un abonnement trop élevé par rapport à leurs besoins réels. « Leur surfacturation représente 35 millions d’euros par an », dénonce l’association. À l’inverse, 37% des clients, soit 10 millions de ménages, sont « sous-abonnés » et paient une puissance inférieure à celle réellement appelée.
Cette situation serait rendue possible par la « grande tolérance des anciens compteurs dans les dépassements de puissance ». Mais l’arrivée du compteur communicant Linky va changer la donne. Si rien n’est fait d’ici là, le portefeuille des ménages sera mis à contribution. D’abord, « en raison de sa forte sensibilité aux dépassements, l’arrivée de Linky va obliger les foyers sous-abonnés, même si leur surconsommation est faible ou ponctuelle, à passer à une puissance d’abonnement supérieure », prédit l’association. Surcoût total annuel : 308 millions d’euros.
Ce surcoût ne touchera certes que les sous-facturés. Mais « c’est l’ensemble des ménages mal-facturés qui va devoir payer pour changer d’abonnement, une opération facturée 36,21 euros TTC par ERDF », pointe l’association. Les sous-abonnés risquent de payer 545 millions d’euros pour obtenir un abonnement plus cher. Les sur-abonnés – qui paient déjà trop cher depuis des années – vont économiser 35 millions d’euros par an en baissant leur abonnement. Mais cette opération leur coûtera au total 179 millions d’euros au titre du changement de puissance. L’association demande donc une nouvelle grille tarifaire et la gratuité du réétalonnage des puissances d’abonnement.