« Le choix d’un barrage en travers de la vallée a été privilégié sans réelle analyse des solutions alternatives possibles. Ceci est d’autant plus regrettable que le coût d’investissement rapporté au volume stocké est élevé », indiquent les deux experts dans leur introduction. Le barrage, destiné pour l’essentiel à l’irrigation, coûterait 8,4 millions d’euros entièrement financés sur fonds publics pour un nombre discutable de bénéficiaires. « Le plan de gestion d’étiage (PGE) de 2004 avait recensé 84 exploitants. Depuis, une trentaine bénéficie de la retenue du Thérondel construite en 2008. Si on prend en compte la diminution des surfaces irriguées, il n’en resterait qu’une vingtaine intéressée », explique Hervé Hourcade, de FNE Midi-Pyrénées.
Les experts estiment également que les besoins en eau ont été surestimés du fait de l’utilisation d’une méthode de calcul ancienne : elle pourrait être réduite de 35 %. Par ailleurs, ils jugent le contenu de l’étude d’impact « très moyen ».
Cependant, ils reconnaissent que l’abandon du projet, qui relève de la décision du Conseil général, est difficilement envisageable compte tenu de l’avancement des travaux. Ils recommandent donc de l’améliorer, à la fois en renforçant les mesures compensatoires, et ré-allouant les ressources vers le soutien de l’étiage plutôt que la seule irrigation. Mais toute décision, avec la cristallisation du sujet depuis le décès du militant de FNE Rémy Fraisse, est plus que jamais politique.