Dans un communiqué du 10 février, l’AMF déplore un Etat toujours plus intrusif, remplaçant « des lieux de discussions entre les collectivités, les industriels, les associations et les professionnels du recyclage, qui fonctionnaient de façon efficace depuis 20 ans dans un cadre juridique souple et léger, par la création d’une commission administrative dotée de 14 sous-sections ».
Le président de l’AMF, François Baroin, et le 1er vice-président délégué, André Laignel, ont officiellement saisi la ministre de l’Écologie pour lui faire part de leurs inquiétudes vis-à-vis des projets de l’Administration et ont demandé à ce que, pour le moins, un élu local référent soit placé à la tête de cette commission. Pourtant, l’AMF a découvert hier que l’Etat balayait la candidature d’un élu à la présidence de cette commission pour la donner à des hauts fonctionnaires et qu’il envisageait de surcroît de confier la représentation des collectivités à des organisations mélangeant collectivités et opérateurs privés. Selon l’association, « si les opérateurs économiques y ont leur place, ils ne peuvent pas représenter les collectivités, leurs élus et leurs habitants ». Et d’insister sur le fait que depuis plus de 20 ans, le succès du recyclage en France est le fruit d’une étroite coopération entre élus locaux et citoyens.
Face à l’implication plus marquée de l’État et l’arrivée de nouveaux acteurs dans ce dispositif, l’AMF demande a minima au gouvernement de revoir sa copie et souligne qu’elle « ne laissera pas l’Etat transformer (le modèle français) en une taxe prélevée par Bercy et dont les services publics de gestion des déchets ménagers seraient privés, ne leur laissant pas d’autres ressources que de se tourner vers la fiscalité locale ».