“L’Appel de Grigny” – 150 maires alertent Emmanuel Macron

Co-organisés par "Villes de France", le mouvement citoyen "Bleu, Blanc, Zèbres" et "Villes & Banlieues", les Etats généraux  de la politique de la ville" ont révélé l'état de tension et d'inquiétude des élus et des acteurs sociaux des villes en charge des quartiers prioritaires de la politique de la ville.

 

Suppression de 46,5 millions d’euros alloués à la politique de la ville, baisse des APL de 1,7 milliard d’euros, gel des contrats aidés, c’est peu de dire que la situation est tendue dans les villes en charge de quartiers prioritaires de la politique de la ville. Sous la figure tutélaire de Jean-Louis Borloo – le ministre qui a sans doute fait le plus pour la politique de la ville et les quartiers prioritaires – les participants ont exprimé tout le mal être de leurs communes et de leurs administrés, mais aussi, l’urgence absolue de mettre en place des mesures concrètes, en un mot, de relancer la politique de la ville.

 

Un sentiment d’urgence qui domine

“Tout cela finira mal si on ne met pas les moyens nécessaires” a prévenu dans une intervention Patrick Jarry, le maire de Nanterre. “On est à deux doigts d’une explosion majeure dans notre pays”, confiait à l’un de nos confrères le président de Bleu Blanc, Zèbre, Jean-Philippe Ascenci (voir vidéo ci-dessous). Et ils ne sont pas les seuls. Des élus, mais aussi des acteurs sociaux venus du Var, de la Sarthe, des Yvelines, du Puy-de-Dôme, de Gironde, du Val-de-Marne… tous ont évoqué les mêmes problèmes et sans doute plus que tout, un sentiment d’abandon de la part des pouvoirs publics.

“Nous assumons la responsabilité de quartiers caractérisés par une population extrêmement jeunes, des familles aux origines très diverses, aux cultures, religions, ethnies, langues parfois, différentes ; Les quartiers présentent un cumul de handicaps extraordinaires doivent être traités par la nation de manière particulière, spécifique au regard de la situation”, ont-ils déclarés.

 

Des mesures d’urgence concrètes

La pauvreté, la situation des parents isolés – le plus souvent des femmes – la pauvreté, le très fort taux de chômage, c’est tout cela que les élus souhaitaient mettre en lumière. Avec eux, les acteurs locaux ont demandé la mise en place d’un plan national de solidarité, établi dans un délai de 3 mois et 10 mesures préalables d’urgence concrètes avant le budget 2018 :
– La suspension immédiate de la réduction des contrats aidés, leur maintien et leur renouvellement.
– Le rétablissement immédiat des financements de la politique de la ville, réduits arbitrairement et unilatéralement en cours d’année pendant l’été.
Un fond d’urgence immédiat doté de 100 millions d’euros pour 100 quartiers parmi ceux connaissant les plus grandes difficultés, tout en préservant les 150 millions de la DPV.
– Le doublement du budget de la politique de la ville (à 1 milliard d’euros) pour relancer ce droit à l’expérimentation qu’est la politique de la ville.
– Le fléchage, de manière transparente, des moyens de la formation professionnelle pour les rendre utile à la nation et aux QPV.
– Le rétablissement et le renforcement, dans les territoires les plus fragiles, des effectifs de police et de moyens de justice qui ont été petit à petit retirés.
– Un signal politique fort : la désignation d’un ministre de la Ville ayant rang de Ministre d’État.
– La désignation, enfin, d’un président de l’ANRU qui rendra à l’Agence sa vocation initiale.
– Le lancement, avec l’aide du Parlement et de l’État, des territoires d’expérimentations de projets et de reconquête républicaine.
– La création d’une plateforme nationale qualifiée de recensement des solutions et initiatives issues des quartiers

 

Télécharger le texte intégral de L’Appel de Grigny



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