Il s’appelle Jean Guiton et il est le maire d’une petite commune de Saône-et-Loire, La Chapelle Saint-Sauveur, un nom prédestiné en quelque sorte. Le 7 février dernier, l’édile décidait d’entamer une grève de la faim pour s’opposer à la fermeture d’une classe au sein du RPI (regroupement pédagogique intercommunal) qui regroupe l’école de La Chapelle et celle de La Chaux. ” J’irai jusqu’au bout ! ” déclarait-il d’ailleurs à nos confrères du Journal de Saône-et-Loire. Aussitôt alertée, l’Association des Maires ruraux de France a tenu à lui apporter son soutien, ainsi qu’aux autres ” maires et élus engagés dans une lutte pour sauver les moyens dédiés à l’école. “
Un non-respect des engagements pris à la tête de l’État
L’occasion également pour l’AMRF de dénoncer avec force la méthode et les objectifs employés par l’Éducation nationale sur le territoire. ” L’AMRF s’oppose fermement aux contours de la carte scolaire et de ses conséquences sur les écoles communales ou intercommunales et les collèges des territoires ruraux d’autant que, dans nombre de cas, des postes ne sont déjà pas pourvus et les remplacements mal assurés. »
Et l’association de pointer dans la ” démarche comptable ” suivie par le Ministère le non-respect de plusieurs engagements et en premier lieu, celui du président de la République qui, en juin dernier, lors de son déplacement en Lozère, avait annoncé un moratoire sur les fermetures de classe à la rentrée 2012.
Deuxième point noir, la Charte des services publics en milieu rural initiée et signée par l’État qui comme le soulignait Vanik Berberian, président de l’AMRF, lors de sa rencontre avec la presse hier (voir article) ” n’a de valeur que décorative pour ceux qui l’on punaisée dans leur bureau… “
Troisième objet de litige, ” les moyens mobilisés par les communes pour rénover, moderniser, équiper ou construire des lieux dédiés à l’éducation des enfants dans notre pays ” qui ne sont pas pris en compte par cette fameuse ” méthode comptable “.
Enfin, ce que l’AMRF dénonce fermement le non-respect des élus dans l’élaboration d’une ” carte scolaire déjà arrêtée avant même toute forme de concertation “. Un processus pour le moins surprenant pour tous ces maires dont le souhait est de ” passer à une démarche concertée de projet et de développement intégrant la question de la présence scolaire et son impact sur la vie locale “. Dès lors, il n’est guère étonnant que l’AMRF regrette qu’il n’existe aucune concertation ou ” vision prospective conjointe avec les élus locaux sur cette problématique “.
” Les Commissions départementales de l’Éducation nationale (CDEN) produisent des avis négatifs que les autorités s’empressent d’ignorer. C’est pourquoi, constatant l’inutilité de cette instance, les maires ruraux de France renouvellent leur appel à suspendre leur participation aux travaux des CDEN, dans l’attente d’une rénovation du dialogue en matière d’éducation “, conclut l’AMRF.