Le comité de bassin Seine-Normandie du 13 juin dernier a voté, à l’unanimité des collèges usagers et collectivités territoriales, une motion qui pourrait bien intéresser les autres agences. Celle-ci demande en effet que le système de financement de l’eau soit soutenu. « Depuis plusieurs mois, des informations circulent sur une possible amputation des budgets des agences dans le cadre de la participation des établissements publics aux économies budgétaires fixées par le gouvernement pour 2014 », explique Dominique Jourdain, membre du comité de bassin au sein du collège des collectivités territoriales. D’abord estimée à 50 % en janvier, la réduction envisagée serait selon les rumeurs maintenant plutôt de l’ordre de 10 à 15 %.
Des investissements générateurs d’activités économiques non délocalisables
Pour le comité de bassin, cette possible coupe budgétaire « aura pour conséquence inéluctable le retard, voire l’arrêt d’opérations indispensables à la satisfaction des obligations européennes de la France ». Il rappelle aussi que les investissements réalisés par l’agence sont « générateurs d’activités économiques et d’emplois non délocalisables ». Lors de son audition à la commission du développement durable de l’Assemblée nationale du 22 mai dernier, Delphine Batho a pourtant affirmé qu’il n’y avait pas de projet de ponction sur la trésorerie des agences. Mais tout en se disant « attentive » aux moyens des agences de l’eau, elle a reconnu qu’il y avait bien des discussions d’arbitrage budgétaire pour 2014. Cette potentielle restriction arrive aussi en pleine évaluation de la politique de l’eau. « Nous ne voulons pas que l’on en profite pour justifier la baisse des budgets. La politique de l’eau doit évoluer mais à recettes et surtout à dépenses constantes », s’insurge Dominique Jourdain.