Objectif de ces recherches : accompagner les acteurs des villes et territoires dans la conception, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation de politiques énergétiques et climatiques locales permettant d’atteindre une croissance verte. Le coût de l’ensemble des projets s’élève à 3,1 millions d’euros, dont 1,3 million apportés par l’Ademe. « Il ne s’agit pas de recherche académique, le but est de créer des outils d’aide à la décision directement utilisables par les acteurs locaux », souligne Sophie Hoornaert, ingénieure responsable de la coordination recherche au Service organisations urbaines (SOU) de l’Ademe. C’est pourquoi les projets devaient obligatoirement intégrer un acteur territorial comme une collectivité locale ou une agence d’urbanisme.
La qualité des oasis urbaines
Ainsi, le projet Oasis vise à étudier la qualité des « oasis urbaines », des zones particulièrement agréables où les habitants viennent se ressourcer. En analysant une dizaine de terrains d’étude à Annecy, les partenaires souhaitent créer un outil basé sur les systèmes d’information géographique (SIG) pour aider les urbanistes à créer ou réhabiliter ces oasis urbaines. Dans la même thématique, le projet Mesh prévoit de modéliser les « morphologies urbaines », la manière dont les villes sont agencées. Et ce, à différentes échelles depuis le bâtiment jusqu’à l’intercommunalité. Il vise à caractériser le lien entre les morphologies urbaines denses, les économies d’énergie et les ambiances de ces lieux. Là aussi, il s’agit de créer des outils d’aide à la conception pour les urbanistes et les architectes. Le projet Nest Terr 2 s’intéresse également aux liens entre bâtiments, quartiers et ville, puisqu’il vise à mieux comprendre les interactions entre ces différentes échelles dans une approche d’analyse de cycle de vie.
Le numérique incontournable
Le projet Multiplicités, quant à lui, étudie les quartiers modèles représentatifs de la ville européenne traditionnelle, notamment leur bilan énergétique, en lien avec la densité bâtie, la géométrie, ou l’implantation des bâtiments. Son objectif : aider à concevoir des quartiers urbains optimaux en matière d’énergie. Ces travaux seront appliqués dans trois modèles d’opérations de rénovation ou de développement en cours dans l’aire urbaine de Toulouse. « Identifier les freins et des leviers à l’intégration des enjeux climatiques et énergétiques dans les documents d’urbanisme » : tel est le but du projet Ascens. En effet, les documents d’urbanisme et de planification stratégique sont très nombreux avec des niveaux d’analyse et des échelles de lecture différents. Il est nécessaire de coordonner cet ensemble, afin d’avoir un résultat cohérent avec les objectifs environnementaux et énergétiques fixés. Ce projet analysera trois cas d’étude et livrera une grille d’analyse permettant de mieux articuler les démarches énergie-climat et les démarches de planification.
Enfin, nulle innovation urbaine ne peut aujourd’hui se passer du numérique.
Un nouvel appel à projets
Deux projets s’attaquent à cette question. NumCes souhaite étudier en quoi les usages numériques ont un impact sur les comportements dans les villes, par exemple comment ils font évoluer la fréquentation d’un lieu. Menée à Montreuil, cette étude aboutira à des préconisations pour une conception urbaine tenant compte du numérique. L’autre projet, Naturpradi, s’attache à comprendre le rapport entre le numérique et la nature en ville, par exemple l’agriculture urbaine ou le jardinage collectif. En s’appuyant sur la mise en place de la plateforme numérique « Végétalisons Paris », ce projet va déterminer comment les habitants ressentent la nature en ville. Il aboutira à la rédaction d’un Livre blanc voué à préfigurer les futures politiques en matière de nature et numérique dans Paris, ainsi qu’au développement et à l’amélioration de la plateforme « Végétalisons Paris ».
Cet appel à projets vient compléter celui lancé en 2014 dont les travaux sont en cours. « Nous avons voulu accentuer cet accompagnement à la recherche-action en urbanisme durable, indique Sophie Hoornaert. De plus en plus d’acteurs sont mobilisés sur ces sujets et nous prévoyons de lancer une troisième édition de l’appel à projets en 2016. »