Alors que le sud de la France vient d’être durement frappé par une série d’épisodes cévenols, il s’agit de “réduire les conséquences négatives des inondations sur les enjeux humains, économiques, environnementaux et culturels”. A des degrés divers, “environ 19.000 communes sont ainsi soumises à ce risque qui a fait plus de 200 victimes et généré plus de 20 milliards d’euros de dommages entre 1982 et 2010”, rappelle le ministère de l’Ecologie. Le 10 juillet dernier, après une longue phase de consultation, la ministre de l’Ecologie Ségolène Royal avait dévoilé avec beaucoup de retard les objectifs de cette stratégie adoptée dans le cadre de la transposition de la directive de 2007 relative à l’évaluation et à la gestion des risques d’inondation. La Commission mixte inondations, instance de gouvernance nationale partenariale dédiée à cet enjeu, a largement contribué à son élaboration. Trois objectifs majeurs sont fixés, à savoir “renforcer la sécurité des personnes exposées”, “stabiliser sur le court terme, réduire à moyen terme, le coût des dommages liés aux inondations” et “raccourcir fortement le délai de retour à la normale des territoires sinistrés”.
Déclinaisons territoriales
Pour y parvenir, cette stratégie se décline dans les grands bassins via les plans de gestion des risques inondation (PGRI) et, à l’échelon des 122 territoires à risque important d’inondation (TRI) identifiés, via des stratégies locales à élaborer “d’ici la fin 2016”. Arrêtés par le préfet coordonnateur de bassin, ce sont eux qui constitueront un réel indicateur d’efficacité, de suivi des actions engagées et des priorités fixées par l’Etat et les parties prenantes dans la stratégie nationale. Ces déclinaisons territoriales constituent “un enjeu majeur pour parvenir à une priorisation des actions, de façon à mieux répartir les financements publics sur les actions les plus efficientes et les plus urgentes”, insiste le ministère. Mais cette étape de priorisation prend du temps. De même que le travail d’articulation avec les schémas directeurs d’aménagement et de gestion des eaux (Sdage) ainsi qu’avec les plans d’actions pour le milieu marin (Pamm). Théoriquement, les travaux de rédaction des PGRI doivent permettre leur évaluation environnementale, en vue de la saisine des autorités environnementales puis du lancement de la consultation du public avant fin 2014. Leur approbation est quant à elle prévue pour décembre 2015.