Une coentreprise entre sociétés d’économie mixte, donc gouvernée par des collectivités locales, pour bousculer le marché de l’incinération. C’est le pari de Semardel et de MVV, qui ont signé, sur le salon IFAT, la création de la Société européenne de valorisation énergétique (SEVE). Les deux « parents » sont spécialisées dans le traitement des déchets. Semardel, implantée dans l’Essonne, exploite déjà un incinérateur à Vert-le-Grand (235 000 t/an), et un autre à Mourenx, dans les Pyrénées-Atlantiques (11 000 t/an). MVV est son homologue, en plus grand : l’actionnaire principal du troisième acteur allemand en tonnage de déchets incinérés est la ville de Mannheim. Il exploite déjà sept unités (1,4 million de tonnes), et bientôt neuf (1,7 million de tonnes) avec des projets en cours de finalisation en Europe de l’Est et en Grande-Bretagne. Leur objectif ? « Créer une alternative à Sita et Veolia, qui détiennent 80 % du marché de l’incinération. Il est important de diminuer les coûts d’exploitation pour les collectivités tout en anticipant les technologies et la réglementation. À cet égard, la logique des délégations de service public est profondément conservatrice. Rien n’a bougé depuis l’après-guerre », explique Marc Rajade, directeur général de Semardel. « Nous apportons notre expérience en exploitation, qui optimise l’outil industriel, notre bonne gestion et notre solidité financière », promet Michaël Class, directeur commercial de MVV, qui a investi pas moins de 600 millions d’euros cette dernière décennie dans ses usines. La France compte 127 incinérateurs, et chaque année, une dizaine de contrats sont renouvelés. En Allemagne, MVV a fait baisser les coûts d’exploitation de 30 à 40 %.
La Seve veut bousculer le marché de l’incinération
La Semardel et l’Allemand MVV ont finalisé la création de leur entreprise commune, baptisée Seve.