« Nous avons décidé de faire quelque chose, quand, en 2011, deux nouvelles déchetteries ont été conventionnées avec Ecologic, sans que nous ne récupérions rien », explique Michelle Brun, directrice générale adjointe du Smitom du nord Seine-et-Marne. De fil en aiguille, les équipes du syndicat identifient les personnes et les services de police et de gendarmerie ad hoc et mobilisent les autres syndicats du département. Ainsi naît un comité de pilotage départemental anti-pillage, qui se réunit la première fois en septembre 2011 à la préfecture du département.
Un an après, le bilan est limpide : 448 tonnes de ferrailles collectées en 2011, 632 tonnes en 2012 ! « A 145 euros la tonne, cela représente 23 000 euros de recettes supplémentaires », calcule Michel Butet, directeur du Smitom-nord 77 qui estime la perte de recette annuelle à environ 200 000 euros sur ses douze déchetteries. « Nous avons identifié les correspondants de la gendarmerie ou la police qui réalisent des diagnostics de sûreté gratuits, créé des fiches d’alerte pour transmettre les informations aux forces de l’ordre, déposé des plaintes et amélioré le contrôle de nos déchetteries », énumère Michelle Brun.
Les agents d’accueil sont au cœur de cette stratégie : ce sont eux qui peuvent signaler les incidents. Mais le délégataire, Veolia, ne veut pas aller jusqu’à leur demander d’appeler le 17 : les agents d’accueil ne sont pas des gardiens, des représailles sont possibles. « Au final, les recettes augmentent et les usagers se sentent plus en sécurité. L’image de la déchetterie est plus positive », se réjouit le directeur du syndicat.