« Il faut revivifier le débat dans notre pays et c’est ce que nous voulons faire avec cette nouvelle revue. En consacrant ce numéro au service public, nous voulons marquer notre attachement aux principes républicains de liberté, d’égalité, de fraternité et de laïcité. Comme le précise la Constitution, la République est aussi sociale », soulignait Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force Ouvrière, lors du lancement de Forum.
Revue trimestrielle théorique, Forum se fixe en effet pour ambition de revivifier le débat relatif aux grandes problématiques sociales. Pour cela, elle a choisi de faire appel à des contributeurs bénévoles issus des sciences humaines entendues au sens le plus large : économistes, sociologues, juristes, historiens, philosophes, démographes, linguistes…
« Ils ont tous leur place dans cette revue car ce que nous voulons avant tout, c’est dépasser les frontières entre les disciples et favoriser le brassage des savoirs », précisait le secrétaire général de FO. Incubateur intellectuel, Forum donne également la parole à de jeunes chercheurs, ceux qui feront la pensée de demain et œuvre à faire émerger des passerelles entre les mondes culturel, médiatique ou sportif et le monde du travail.
Guidé par une démarche d’accessibilité au plus grand nombre, Forum est disponible en version papier classique, mais chaque numéro est aussi consultable et téléchargeable gratuitement depuis son site internet dédié : www.revueforum.fr.
Le service public : un édifice en péril
Consacré au service public, ce premier numéro donne la parole à des intellectuels tels qu’Emmanuel Todd (démographe, historien et essayiste), Alain Rey (lexicologue et linguiste), Jean-Paul Delevoye (homme politique français, ancien parlementaire, ministre de la Fonction publique, de la Réforme de l’État et de l’Aménagement du territoire de 2002 à 2004, président du Conseil économique, social et environnemental), Vincent de Gaulejac (sociologue, professeur de sociologie à l’UFR de sciences sociales de l’université Paris VII-Diderot, directeur du Labo ratoire de changement social)…
« Que l’un de ces piliers soit menacé et c’est tout l’édifice qui risque de s’écrouler, explique Jean-Claude Mailly. Or, ces trois piliers sont aujourd’hui quelque peu sapés. C’est le cas avec le service public où la mise en œuvre de la RGPP et de la loi HPST pour l’hôpital conduit non seulement à des suppressions massives de postes, mais aussi à la disparition de missions de service public préjudiciable à l’ensemble des usagers et citoyens, que l’on veut de plus en plus considérer comme des clients. Nous sommes là face à des enjeux majeurs qui renvoient à notre histoire, à notre présent et à notre futur. Ils touchent à la déréglementation de la construction européenne, à la politique économique, budgétaire et fiscale menée. Ces questions sont d’autant plus essentielles que face à une crise systémique, toute sortie de crise impose de traiter l’ensemble de ces questions. Pour toutes ces raisons, nous avons voulu traiter la question des services publics sous différentes approches : économique, républicaine, sociologique, historique et philosophique, notamment. Nous considérons, en effet, que la spécialisation sans vision d’ensemble, sans mise en perspective et en cohérence, est réductrice. Elle est source de perte de sens et de visibilité. »