Après avoir éclipsé celui de tram-train voulu par le précédent exécutif régional, ce projet de route remplaçant l’actuelle 2×2 voies, jugée trop dangereuse, a franchi des étapes réglementaires et entre dans sa phase opérationnelle. Les dernières annonces faites à son sujet par le ministre des Outre-Mer, Victorin Lurel, ont fait bondir les associations environnementales dont France Nature Environnement. Lors de sa dernière visite sur place, il a annoncé que « l’Etat prendra ses responsabilités et accordera toutes les dérogations qui ont été demandées » pour cette future route. Et balayé ainsi d’un revers de main les avis défavorables émanant depuis cet été du Conseil national pour la protection de la nature (CNPN), du Conservatoire botanique national de Mascarin et de la Direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Deal Réunion)…
Le projet est loin de faire l’unanimité. Et la tension monte à l’heure où sa mise en œuvre s’accélère. Plusieurs actes administratifs encadrant la réalisation des travaux viennent en effet d’être signés. Les premiers l’ont été le 22 octobre et affectent à la région la portion du domaine public maritime de l’Etat nécessaire pour la réalisation des ouvrages. Un second, signé le 25 octobre, concerne les autorisations au titre de la loi sur l’eau. La préfecture de région a aussi lancé le 30 octobre une demande de dérogation au titre des “espèces protégées”, qui est soumise à la consultation du public pour une durée d’un mois.
Pour rappel, le projet vise à remplacer l’actuelle quatre voies qui relie la capitale (Saint-Denis) à l’ouest de l’île. Cette route de 12 km en bordure de mer longe des falaises qui s’érodent et ont déjà fait des victimes. Elle doit souvent être mise en deux voies, ce qui est source d’embouteillages. Le marché de 1,6 milliard d’euros a été attribué par le conseil régional dela Réunion à deux groupements d’entreprises. Il prévoit la réalisation d’un viaduc en mer et d’une digue de 3,6 km. Avec démarrage du chantier dès 2014.