Cette “nouvelle éducation prioritaire”, c’est une nouvelle carte des réseaux “pour que ce soient les territoires qui en ont le plus besoin qui bénéficient de cette refondation” a expliqué Najat Vallaud-Belkacem. La carte actuelle de l’éducation prioritaire, fruit d’une juxtaposition sans cohérence de dispositifs, ne reflète pas, selon la ministre, la réalité sociale de nos écoles et de nos établissements.
La nouvelle répartition des réseaux d’éducation prioritaire entre les académies a donc été construite sur la base de critères objectifs pour que l’éducation prioritaire soit fondée sur un périmètre cohérent avec la difficulté sociale et scolaire.
Une indice et des paramètres
C’est l’indice social créé par la DEPP qui est utilisé. Il est calculé sur la base de 4 paramètres de difficulté sociale dont on sait qu’ils impactent la réussite scolaire : taux de PCS défavorisées, taux de boursiers, taux d’élèves résidant en zone urbaine sensible, taux d’élèves en retard à l’entrée en 6e. Il permet ainsi de classer l’ensemble des collèges sur une échelle de difficulté sociale.
La répartition académique de la nouvelle éducation prioritaire est ainsi conforme et proportionnée aux difficultés socio-économiques de chaque académie. “Elle renforcera encore davantage les moyens alloués aux réseaux les plus difficiles, sans fragiliser les autres. Cette nouvelle carte garantit ainsi un juste équilibre entre les territoires”, insiste Najat Vallaud-Belkacem.
En collaboration avec le Ministère de la ville
Pour parvenir à cette nouvelle cartographie de l’éducation prioritaire, les ministères de l’Éducation nationale et de la Ville ont travaillé en étroite collaboration. Convergence ne signifie toutefois pas équivalence. Les indicateurs utilisés par l’Éducation nationale, notamment le taux de boursiers et le taux de PCS défavorisées, sont mieux corrélés aux résultats scolaires que le revenu médian du secteur, indicateur utilisé par la ville pour déterminer les quartiers prioritaires.
Un quartier connaissant une importante part de personnes âgées aux faibles revenus pourra donc faire partie des futurs quartiers prioritaires de la ville, sans que son collège ou ses écoles ne soient en éducation prioritaire.
Les recteurs vont, durant tout le premier trimestre, conduire le dialogue local afin d’identifier, dans le cadre de la nouvelle répartition académique, les futurs collèges et écoles de l’éducation prioritaire. Les 1.082 réseaux d’éducation prioritaire et d’éducation prioritaire renforcée seront connus début 2015.
“La nouvelle éducation prioritaire, c’est plus de justice sociale. Il n’y pas de fatalité à ce que l’école française soit la plus inégalitaire d’Europe. Je mettrai toute mon énergie à apporter des réponses aux élèves les plus fragiles. Car ce sont eux qui ont le plus besoin de l’école de la République. Plus équitable, l’école sera aussi plus performante. Et plus conforme à l’idéal républicain”, a conclu la ministre.