Parmi les délibérations examinées le 2 mai par les conseillers métropolitains de Lyon, il a longuement été question de marche à pied, de développement du vélo et d’une part modale des modes dits “actifs” à amplifier. Une singularité toute lyonnaise : depuis une quinzaine d’années, en complément de son plan de déplacements urbains (PDU), cette agglomération a défendu les modes doux via des chartes (charte du vélo, charte du piéton), suivies d’un premier plan en 2003, réactualisé depuis.
Ménage à trois
Voté à l’unanimité, ce nouveau plan d’action pour les mobilités actives (Pama) va plus loin et part du constat qu’à Lyon, “c’est bien la combinaison efficace des trois modes de déplacement – marche, vélo et transports en commun – qui permet de diminuer la part modale de la voiture”. Ce qui nécessite des aménagements adaptés, tant le long des fleuves et rivières (pont ou trame piétonne sur les berges du Rhône et rives du Saône) qu’en cœur de ville (voie apaisée à Villeurbanne) : “Autant de réalisations accompagnées de travaux d’amélioration des cheminements piétons, avec tous les ans 18 millions d’euros consacrés en moyenne à ces chantiers de mise en accessibilité de la voirie et des espaces publics”, indique la collectivité.
Investir avec moins de moyens
Celle-ci dispose par ailleurs du plus important ouvrage européen réservé aux déplacements doux: en 2013, les élus ont transformé une obligation de mise aux normes d’un tunnel routier en opportunité pour améliorer, à travers un second tube, la circulation des modes doux. Un tunnel de 1,7 kilomètre de long dont la réalisation a pris un an et coûté 283 millions d’euros.
Levier d’optimisation des dépenses publiques en tant que mode peu gourmand en investissement, la “marchabilité” – ou propension d’un espace à accueillir la marche à pied – est donc au cœur de la stratégie mobilité de la collectivité. Laquelle sait que cela nécessite des aménagements confortables, sans forcément multiplier les travaux ni trop baliser le trajet du piéton. La bataille se joue aussi sur le terrain de l’information : le navigateur multimodal et local Optymod’Lyon vient d’intégrer le mode “marche”. Autre initiative, une carte des temps de parcours piétons, éditée depuis plusieurs années. 85 lignes Pédibus parsèment aussi les trente communes de la métropole.
En route pour l’apaisement
Après avoir calculé que plus de la moitié des déplacements de 3 km restent effectués en voiture, la collectivité sait qu’il reste du chemin à faire et que “des marges de manœuvre très importantes en faveur des modes actifs” subsistent. Ce nouveau Pama prévoit donc d’étendre le développement du double sens cyclable dans les zones résidentielles et îlots urbains. La métropole va aussi étudier les secteurs potentiels de développement des zones à circulation apaisée. Les 160 millions d’euros actés vont être investis dans la réalisation d’aménagements favorisant la marche et le vélo : poursuite de la piétonisation, amélioration des espaces publics (secteur de la Part-Dieu) et opérations de proximité dans les communes (trottoirs, continuités cyclables, sécurisation des traversées piétonnes).
Le but est d’augmenter la longueur moyenne des déplacements piétons en la faisant passer de 650 m aujourd’hui à 1 km (15 minutes de marche). Et d’étendre le réseau cyclable à 1.000 km en 2020, contre 740 actuellement : “C’est l’objectif de la plupart des agglomérations européennes”, tempère-t-on au Grand Lyon.
Enfin, côté vélo, pour conforter la réussite du système de vélo en libre-service Vélo’v, il est prévu de développer l’offre à longue durée et l’assistance électrique, qui pourrait coexister avec le système à courte durée existant, comme le pratiquent d’ailleurs d’autres agglomérations (Lille, Bordeaux). Le stationnement vélo va aussi être renforcé ainsi que le nombre de parcs-relais.