Lacs et marais, étangs et tourbières, prairies humides et lagunes… Entre terre et eau, les milieux humides sont célébrés chaque année le 2 février, jour anniversaire de la convention sur les zones humides, la Convention de Ramsar.
Leur rôle au cœur des villes, tant pour reconstituer des réserves d’eau potable que pour absorber les fortes précipitations, pour réduire la charge des polluants drainés ou pour améliorer la qualité de l’air, a fait l’objet cette année d’au moins 300 animations un peu partout en France. Selon le secrétariat de la convention de Ramsar et ses partenaires – parmi lesquels figurent un réseau international de collectivités, l’Iclei, une association de gouvernements locaux -, concilier les besoins de planification urbaine et de sauvegarde des zones humides urbaines représente un enjeu mondial. Il est pressant de mieux les restaurer et de les inscrire dans les politiques urbaines. “Elles sont souvent considérées comme des espaces à l’abandon utilisés pour y déverser des déchets ou transformés à d’autres fins, alors que ce sont des zones précieuses, et non inutiles, qui devraient être intégrées dans les plans d’aménagement des villes”, a souligné Martha Rojas-Urrego, secrétaire générale de la convention Ramsar.
Bientôt un label “Ville des zones humides”
Pour valoriser les villes engagées sur la voie d’une “utilisation durable de leurs zones humides”, un label “Ville des zones humides” sera lancé à l’automne prochain. Et d’ici là, les publications, formations et animations se multiplient. Pour les collectivités férues de retours d’expériences sur l’intégration de la préservation des milieux humides dans leur PLU, comme l’a fait la petite commune savoyarde de Vimines, ou sur les façons de gérer des marais à l’orée d’une ville, comme l’a fait Rochefort en Charente-Maritime, ou encore si elles souhaitent restaurer une zone humide dans l’optique de gérer les eaux pluviales (comme l’a fait Montbéliard, dans le Doubs), direction cet ouvrage du Cerema. A destination des gestionnaires de milieux aquatiques, l’Office international de l’eau (OIEau) délivre aussi des formations.
Animée en France par l’association Ramsar France, les pôles-relais Zones humides, la LPO, la Société nationale de protection de la nature et l’Agence française pour la biodiversité (voir notre article dans l’édition du 30 janvier 2018), la Journée mondiale des zones humides a donné lieu à des actions de découverte de sites, par exemple des prés salés dans le Bassin d’Arcachon (Gironde), des rivages de l’Aven près de Concarneau (Finistère), de la plaine alluviale de la Scarpe (Nord), de l’avifaune dans l’estuaire de la Seine, ou encore à des chantiers de montage d’installations dans le parc naturel régional de la Forêt d’Orient (Aube). Le rôle de tampon en cas d’inondations joué par les parcs urbains et leur lien avec les zones humides a été mis en avant dans la ville d’Amiens, traversée par la Somme.
Morgan Boëdec
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