Ne parlez pas de la 4G aux habitants de Bussy, un hameau de la commune de Sainte-Anne-Saint-Priest, de très haut débit, ni même de haut débit parce qu’ils en ont ras les ondes ! Depuis 2008 ils se plaignent de ne pas avoir un accès satisfaisant aux moyens modernes de communication. Les téléphones portables “passent” mal et le débit internet est bien trop faible pour l’usage actuel, pas plus de 512k. L’un d’entre eux, Serge Mazaleigue, retraité et chef de file de la fronde, ne décolère pas et l’ambiance générale est pour le moins électrique : “Nous sommes des citoyens de seconde zone, oubliés de tous. Nous en avons ras le bol ! Nous ne comprenons pas pourquoi nous serions traités différemment de l’ensemble du territoire français, alors que nous payons nos impôts comme tout le monde ! Par contre, nous ne pouvons rien faire comme tout le monde, pour faire des achats, communiquer, s’informer… Nous avons des enfants à qui les enseignants demandent de faire des recherches sur internet ou des pré-inscriptions en ligne : impossible, il faut les emmener à La Poste ou s’organiser pour rester une heure de plus au CDI !”
A quand les paraboles ?
Alors, pas de haut débit, pas d’impôts ! Enfin, disons plus exactement qu’en faisant “la grève des impôts”, les habitants de Bussy s’octroient une sorte de « crédit d’impôts » destiné à financer la parabole nécessaire à un accès à internet via satellite. Parce qu’il est là le problème. Bussy, en effet, ne peut être alimenté en haut débit par câble et la mise en place d’une connexion via satellite coûte entre 250 et 300 euros. Et malgré le déploiement du WiMAX, l’internet par ondes hertziennes, dans la région, certaines zones restent désespérément blanches : c’est le cas de Bussy.
Les habitants souhaitent donc que les collectivités et l’État “prennent en charge l’équipement des maisons en parabole pour accéder à internet via le satellite, et l’abaissement du prix de l’abonnement à un prix plus en rapport avec la facture des Français domiciliés dans les zones couvertes”.
Le maire de Sainte-Anne-Saint-Priest, Henri Buxeraud (depuis 1971), soutient ses administrés, mais avoue un certain découragement et note que Bussy n’est pas le seul hameau de la commune dans ce cas. “Il y a des endroits où même le téléphone portable ne passe pas » conclut-il d’une voix lasse.”
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