A peine l’appel à projets “Vélo et territoires” de l’Ademe se termine-t-il que celui annoncé lors du lancement du plan vélo prend le relais. Le 13 décembre, le lancement d’une enveloppe d'”un niveau sans précédent” devant permettre “par l’effet levier du cofinancement” de réaliser dès 2019 “un volume de projets de 100 à 200 millions d’euros” a été annoncé par la ministre des Transports.
L’appel à projets de l’Ademe ciblait les territoires de moins de 250.000 habitants, le financement d’études, de l’ingénierie territoriale et le recrutement de chargés de mission vélo. Il devait permettre aux collectivités d’anticiper la mise en œuvre du fonds national “mobilités actives” de 350 millions d’euros créé dans le cadre du plan vélo. Avec ce nouvel appel à projets gouvernemental, le plan vélo et son fonds dédié rentrent dans le dur en ciblant les projets d’aménagements et d’infrastructures cyclables.
Ce qui satisfait les associations comme la Fédération française des usagers de la bicyclette (FUB) : “Le manque de moyens financiers ne doit plus être un alibi pour refuser de réaliser des infrastructures cyclables”. Aménagements cyclables (et piétons) hors ouvrages d’art, ponts ou passerelles, tunnels : l’appel à projets du gouvernement distingue trois profils de projets. Il est ouvert à tous les maîtres d’ouvrage publics dont les collectivités, leurs groupements ou EPCI “quelle que soit leur taille et dès lors que le projet s’inscrit dans une politique territoriale de mobilité et un schéma préalablement définis et déjà en cours de réalisation”.
Mieux desservir les pôles d’échanges multimodaux
L’urgence de résorption des discontinuités d’itinéraires fait de longue date consensus chez les acteurs du secteur. Par exemple, le ministère pointe les discontinuités “créées par de grandes infrastructures de transports” et la nécessité de “restaurer ou d’instaurer des continuités dans des secteurs à enjeu pour les mobilités du quotidien”. “Autrement dit, plus de liaisons douces pour desservir le bourg-centre mais aussi entre les communes”, rebondit non sans interpréter quelque peu un élu local présent à la journée organisée ce même 13 décembre à Paris sur le thème du vélo par l’Association des maires de France, le Club des villes et territoires cyclables et l’association Agir Transport. La ministre des Transports y est d’ailleurs intervenue dans la matinée pour rappeler l’objectif de triplement d’ici 2024 de la part du vélo, “cette solution efficace, simple, peu coûteuse et bonne pour la santé”.
Mieux desservir les pôles d’échanges multimodaux est une problématique en soi. “Pour cela, il faut équiper les gares de consignes à vélo sécurisées. En Île-de-France environ 6.000 espaces nouveaux Véligo dont la moitié sous la maîtrise d’ouvrage d’une collectivité ont été installés à proximité de gares ou de stations. En créer d’autres nécessite de mieux cerner les besoins”, a souligné Christian Gioria, chargé de projet sur les modes actifs à Île-de-France Mobilités (ex-Stif).
Île-de-France Mobilités administre actuellement une enquête sur ces besoins visiblement très divers du fait de la grande variété des 600 gares franciliennes. “Et ce dans le cadre de la révision du schéma directeur vélo. Des résultats seront présentés au printemps prochain. Par ailleurs, les 10.000 vélos à assistance électrique (VAE) que nous comptons déployer dès la rentrée 2019 dans le cadre du nouveau service Véligo location généreront des données et traces GPS qui seront utiles aux collectivités pour sonder la pertinence et vérifier l’impact de leurs aménagements doux”, poursuit-il.
Autre initiative mise en avant et qui se développe activement, le programme Alvéole porté par la FUB. Il s’adresse aux bailleurs sociaux et offre aux habitants du parc social des locaux vélos sécurisés. La ministre a mentionné lors de cette journée vélo du 13 décembre la prolongation de ce programme bénéficiant d’un financement dédié via les certificats d’économies d’énergie (CEE).