Fermeture des voies sur berges : Valérie Pécresse veut confronter les avis

La présidente de la région Ile-de-France a demandé au préfet de police de Paris Michel Cadot l'organisation d'une réunion avec tous les acteurs pour écrit-elle “ éclaircir les contradictions et incohérences constatées dans l'analyse des données de trafic, de pollution de l'air et du bruit” liées à la fermeture des voies sur berge à Paris.

Valérie Pécresse, présidente de la région capitale n’apprécie pas, mais alors pas du tout le projet de la maire de Paris, Anne Hidalgo, d’interdire à la circulation une partie des voies sur berges.
La chef de file des collectivités locales en charge de la qualité de l’air au titre de la loi MAPTAM, “déplore la publication de l’arrêté municipal de la Ville de Paris, instaurant la fermeture des voies sur berge” qui, selon elle, “intervient de manière brutale sans concertation avec les collectivités impactées et surtout sans attendre la mise en place d’une méthodologie d’évaluation fiable et commune.”

 

Un rapport qui conteste des données de la Ville de Paris

Pour justifier sa demande de réunion, l’élue régionale s’appuie également sur les conclusions du premier rapport d’étape du comité régional d’évaluation de la fermeture des voies sur berges parisiennes, composé d’experts indépendants et présidé par le Pr Carli qui conclut à “un allongement effectif des temps de trajet des automobilistes et des bus de transport en commun, en contradiction avec les données de la Ville de Paris : les temps de parcours ont plus que doublé sur les quais hauts de la Seine, avec 9 minutes supplémentaires entre Tuileries et l’Hôtel de Ville, et les temps de parcours de 5 lignes de bus étudiées se sont allongés de 15% environ.”

Et Valérie Pécresse d’ajouter que les travaux du comité ont montré aussi des conséquences négatives en termes de bruit et de pollution de l’air : “aucune baisse de la pollution n’a été constatée par Airparif, Bruitparif relève des données contradictoires avec celles de la Ville de Paris sur le bruit. Afin de mesurer l’impact réel de la fermeture des voies sur berges à l’échelle régionale, en intégrant notamment les pics de pollution du printemps, l’évaluation menée par ce comité doit pouvoir être mené à son terme, sur une période d’un an.”

 

Des contreparties pour les communes lésées

La présidente de la Région demande donc au préfet de police de Paris Michel Cadot, comme elle l’a demandé au Pr Carli, l’organisation d’une réunion avec tous les acteurs “afin de confronter les données pour éclaircir les contradictions et incohérences constatées dans l’analyse des données de trafic, de pollution de l’air et du bruit. Cette réunion peut être l’occasion d’adopter une méthodologie de comptage optimale au niveau de la Région, s’appuyant sur les préconisations d’Airparif, de Bruitparif, de l’IAU, du Stif et de la RATP. Ce dispositif porterait notamment sur 350 mesures directes permettant de retranscrire les qualités de l’air, du niveau sonore et des déplacements à Paris et en dehors de Paris sur un périmètre bien plus large que celui pris en compte initialement dans l’étude d’impact.”

Enfin, Valérie Pécresse rappelle son souhait que la mise en œuvre du projet de fermeture des voies sur berges soit accompagnée de mesures compensatoires pour les communes lésées, telles que des parkings aux portes de Paris, des protections phoniques pour les riverains….

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