“La candidature de la France à l’Exposition universelle de 2025 ne ressemblera à aucune autre”, annoncent fièrement les organisateurs d’ExpoFrance 2025. Partant des recommandations de la mission parlementaire, mais aussi des travaux des étudiants des grandes écoles et universités françaises, tout en respectant scrupuleusement les règles du Bureau International des Expositions (BIE), ils ont souhaité que ce projet présenté le 3 mai en avant-première à l’Assemblée nationale “renoue avec l’audace, l’ambition et la créativité des grandes Expositions universelles françaises”. Une ambition résumée en une formule enthousiaste par l’académicien Erik Orsenna, fervent soutien du projet, : “Il faut réveiller la folie de la France” Eric Orsenna.
Le projet poursuit trois objectifs, expliquent les organisateurs : “permettre aux populations du monde entier de partager leurs atouts, leurs savoir-faire et leurs cultures, mettre l’innovation et les grands leviers numériques au service de tous leurs territoires, permettre aux visiteurs de vivre une expérience interactive et immersive exceptionnelle.” Un avant-projet se veut aussi connecté, écologique, peu consommateur d’espace ou de moyens
“Au cours de l’ère industrielle les Expositions universelles étaient une sorte de déclinaison dynamique des encyclopédies, à l’heure du numérique l’idée est d’en faire à nouveau le vecteur vivant de toutes les contributions qui participent à l’enrichissement des connaissances (…) Faisons de l’Exposition universelle de 2025 ce que Wikipédia est à l’encyclopédie” déclarait Jean-Christophe Fromantin, président d’Expofrance 2025 lors de la présentation.
De 1900 à 2025
Ce “village global” s’étalera ainsi sur quelque 50 hectares, quelque part sur le territoire du Grand Paris, au-delà du périphérique. Des sites comme Marne-la-Vallée, Saclay ou les Ardoines sont notamment candidats. Les villes françaises, qui font l’objet actuellement d’une tournée pour susciter l’adhésion, seront associées et hôtes de forums thématiques.
Au centre, une sphère de 127 mètres de diamètre, s’inspire d’un projet non retenu du géographe Elisée Reclus pour l’Exposition universelle de Paris en 1900, reproduite à l’échelle au 1/100.000. Ce globe, ouvert, à l’enveloppe transparente, est signé des architectes Jacques Ferrier et Pauline Marchetti qui avaient déjà réalisé le pavillon France pour l’Expo universelle de Shanghai en 2010.
Tout autour, les pavillons, simples, des nations seront tous de taille équivalente pour mettre les pays “sur un pied d’égalité”. Des jardins entoureront le village qui selon les moments du jour, devra montrer des formes différentes, “de visite le jour, de fête la nuit”.
L’Exposition Universelle du XXIe siècle ne doit plus être “une surenchère en architecture. Elle doit s’effacer pour laisser place au contenu et non être proportionnelle aux rapports de force géopolitique ou au PIB”, a insisté Christophe Fromantin.
Des retombées économiques évaluées à 23 milliards
Evoquant le projet qui avait fait en 2014 l’objet d’une mission d’information parlementaire, Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale a salué ce “début d’une nouvelle aventure” devant des parlementaires, des chefs d’entreprise sponsors et étudiants associés à l’aventure. Une exposition universelle, “c’est un message de confiance en notre pays, à destination des Français mais aussi du monde que nous voulons porter”, a-t-il lancé, “c’est un moment de partage et de découverte, de rencontre et de convivialité. C’est l’occasion pour les populations du monde de répondre à une invitation à la curiosité”.
Le projet doit être présenté au nom de la France par le président François Hollande. Le coût de la candidature française, pris totalement en charge par des fonds privés, est estimé à 25 millions d’euros. Le coût de l’Exposition elle-même, si la France est choisie, est estimé à 3 milliards d’euros et ses retombées économiques sont évaluées à 23 milliards, avec 50 millions de visiteurs attendus pendant les six mois d’exposition.