Tondeuses et pépinières tournant à plein régime, végétaux acheminés sur leurs lieux de plantation dans les espaces verts, collectivités achetant à la pelle, jardineries faisant le plein de clients et festivals de toutes sortes valorisant les jardins. C’est d’ordinaire au printemps que tout se joue ! Un seul chiffre, côté horticole : 80% de la commercialisation des producteurs se fait entre le 15 mars et le 31 mai. Aujourd’hui quasi à l’arrêt, « la filière du végétal dans son ensemble est très impactée par la situation », reconnaît Caroline Gutleben, directrice de Plante & Cité.
Cet organisme national d’études et d’expérimentations lance, du 14 au 21 avril et avec l’appui des représentants des professionnels des espaces verts, une enquête auprès des collectivités pour étudier et comprendre l’impact des mesures de gestion de la crise sanitaire prises par les collectivités sur leurs activités « espaces verts ». Les résultats permettront d’éclairer les décisions pour la reprise et la relance des activités des acteurs publics et privés du paysage et de la nature en ville.
D’ores et déjà, Plante & Cité diffuse des mesures dont les collectivités peuvent s’emparer. Des conseils sont fournis pour aider la filière à s’en sortir dans ce contexte de fermeture généralisée des parcs, de repli des concepteurs sur le télétravail et d’envoi très restreint de jardiniers sur le terrain. Du côté des entrepreneurs du paysage, la situation est tendue mais certains continuent leur activité. Des chantiers d’élagage, d’abattage, des interventions d’arrosage sont parfois maintenus pour des raisons de sécurité. Mais en amont, 3 600 exploitants chez qui les végétaux poussent et fleurissent sont privés de débouchés du fait de la fermeture des fleuristes et jardineries. « Ils sont dans une grande détresse, l’arrêt des commandes a des effets boule de neige, avec des perspectives de dépôt de bilan et un manque de visibilité qui empêche toute action visant à limiter les pertes puisque les entreprises ne savent pas si elles doivent continuer à produire », souligne l’interprofession Val’hor dans une enquête réalisée fin mars.
La réouverture éventuelle de chantiers d’espaces verts doit se faire dans le strict respect de règles sanitaires édictées par cette fiche rédigée par les ministères du Travail et de l’Agriculture. L’Unep propose sur son site des dispositifs de continuité d’activité adaptés au secteur, dont des kits pratiques pour la reprise d’activité dans les TPE. Les collectivités s’activent également. Le département très horticole du Loiret vient d’acheter 500.000 euros de productions locales à ses horticulteurs : « Elles seront utilisées pour fleurir et orner les sites départementaux et le territoire, permettant de concourir à l’embellissement du Loiret », met en avant cette collectivité.
Crédit photo: Ville de Limoges / Vincent Schrive