Effectifs des villes moyennes : renouvellement plus important pour les cadres

La Fédération des Maires des Villes Moyennes (FMVM) va prochainement publier le document annuel de son Observatoire "Finances des villes moyennes - édition 2011". À cette occasion, des développements seront consacrés aux effectifs des villes moyennes. Les premières données livrées par la FMVM sont issues d'une enquête menée par questionnaire auprès de 75 villes, soit plus de la moitié des villes analysées.

En moyenne, au 1er janvier 2011, les villes moyennes comptent 20 agents pour 1 000 habitants. Cette moyenne cache des disparités profondes puisque ce chiffre peut varier de 6 à 38 agents selon les villes. En neutralisant les 10 % de villes présentant les caractéristiques les plus atypiques, les écarts s’établissent entre 15 et 25 agents pour 1 000 habitants. Ces différences peuvent s’expliquer par l’appartenance de la ville à une structure intercommunale, par les compétences exercées, le niveau d’intégration et des mutualisations opérées au sein de cette structure, le choix de mode de gestion des services…

Répartition par catégorie
Au 1er janvier 2011, l’effectif moyen des villes moyennes est composé pour près des quatre-cinquièmes (80 %) d’agents de catégorie C. Les agents de catégorie A (7 %) et B (13%) constituent le cinquième restant. Cette structure est stable par rapport à la situation précédemment observée en 2009.


Répartition selon le statut
Les effectifs des villes moyennes peuvent également être ventilés en fonction du statut des agents (agents titulaires / non titulaires / emplois aidés…).

Pour les collectivités, le recrutement hors concours est expressément limité par la loi : les agents non titulaires ne peuvent être engagés que pour une durée déterminée et pour faire face à des besoins d’emplois spécifiques. Par conséquent, les agents titulaires constituent la grande majorité des effectifs des villes moyennes (81 % pour l’ensemble des villes et 85 % pour les seules villes de métropole). Les non-titulaires et les emplois aidés totalisent cependant 19 % des effectifs (15 hors outre-mer).

Selon les villes, cette répartition statutaire présente toutefois de grandes variations : le poids des non titulaires et des emplois aidés peut représenter entre 2 % et 88 % des effectifs. En ne tenant pas compte des villes d’outre-mer, qui présentent des situations très spécifiques, la part des non-titulaires peut représenter jusqu’à 39 % des effectifs. Près d’un tiers des villes de métropole compte plus de 19% d’agents contractuels.

Selon la catégorie, l’importance du recours aux non titulaires diffère sensiblement. Ce sont pour des agents de catégorie A que les villes moyennes recrutent proportionnellement le plus hors concours : ainsi, près d’un quart (23%) des effectifs de catégorie A ne sont pas titulaires, soit près de 10 points de plus que dans les catégories B et C (hors outre-mer).

Répartition par filière
Les agents territoriaux appartiennent en majorité à la filière 2 technique (51 %), à la filière administrative (21 %) ainsi qu’à la filière sociale et médico-sociale (9 %), ces trois filières regroupant plus de quatre cinquièmes des agents des villes moyennes. Les autres filières concernent la culture, l’animation, le sport… En 2009, la répartition des effectifs par filière était la suivante : technique : 51 % ; administrative : 21 % ; sociale et médico-sociale : 9 % ; culturelle : 7 % ; animation : 5 % ; sportive : 2 %.


Pyramide des âges
Afin de mesurer l’impact du vieillissement des effectifs des villes moyennes, une analyse de leur structure par âge a été menée. Il en ressort qu’au 1er janvier 2011, 16 % des effectifs ont plus de 55 ans. A l’opposé, 19 % ont moins de 35 ans.

Ces pourcentages sont cependant très différents selon le statut des agents : pour les agents hors catégorie (non titulaires, emplois aidés, emplois fonctionnels), la part des plus de 55 ans est de 12 % et celle des moins de 35 ans s’établit à 39 %.

L’analyse de la situation par âge des seuls agents titulaires fait apparaître des disparités entre les catégories. La progression des agents avec l’avancement de carrière, et par conséquent la possibilité de passer d’une catégorie à l’autre, provoque une surreprésentation des agents de plus de 55 ans dans la catégorie A : ainsi, plus d’un agent de catégorie A sur quatre a plus de 55 ans. Au sein de cette catégorie, c’est la filière administrative qui compte légèrement plus d’agent de plus de 55 ans puisqu’ils sont 29% dans ce cas au 1er janvier 2011, contre 26% dans les filières technique et sociale.

Perspectives liées aux départs en retraite
En 2010, 2,6 % des agents des villes moyennes sont partis à la retraite. Ces départs ont proportionnellement plus concerné les agents de catégorie A (3,3 % des effectifs de catégorie A sont partis à la retraite) que ceux de catégorie C (2,6 %).

Ce taux de départ devrait se maintenir en 2011 (2,5 %) et pourrait diminuer légèrement en 2012, même s’il est difficile pour les villes de prévoir le nombre exact de départs à la retraite 3. Si le taux de départ des catégories A devrait se maintenir à 3,5 % en 2011 et 2012, celui des catégories B et C diminuerait (respectivement de 2,6 % à 1,9 % et de 2,4 % à 1,6 %).

En 2010, plus d’un tiers (34 %) des départs à la retraite n’ont pas donné lieu à un remplacement. Cette proportion correspond en moyenne au taux de non remplacement de 2009. Sur les années 2011 et 2012, les villes moyennes anticipent un maintien de ce ratio de un sur trois (29%).

Les villes moyennes expliquent essentiellement le non-remplacement de tous les départs à la retraite par les contraintes budgétaires fortes qui pèsent sur leur budget. Pour certaines, beaucoup plus minoritaires, c’est la diminution des besoins des populations dans un domaine (l’éducation par exemple) qui entraine un ajustement à la baisse des effectifs.
Pour accompagner cette évolution, certaines actions, essentiellement organisationnelles, sont mises en oeuvre : certaines villes moyennes font le choix de diminuer ou de supprimer certains des services qu’elles fournissaient ; d’autres en confient la réalisation à leur EPCI ou à un tiers privé. Elles sont surtout très nombreuses à mettre en place une nouvelle organisation de leurs services, afin de répartir les missions, mais également de mettre en place des services mutualisés internes plus efficaces.

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