EDF Energies Nouvelles teste actuellement les 16 premiers aérogénérateurs de l’Ensemble éolien catalan, à l’ouest de Perpignan (Pyrénées-Orientales). Ce parc, qui s’étend sur quatre communes, comprendra à terme 35 machines. D’une puissance de 96 MW, il sera l’un des plus gros parcs éoliens terrestres en France.
Il sera aussi le premier à faire fonctionner des éoliennes « furtives ». L’objectif : limiter les échos susceptibles de perturber la lisibilité des phénomènes météo par le radar d’Opoul-Périllos, distant de 20 km. Le procédé a été développé par le constructeur Vestas, en partenariat avec EDF EN et la société d’ingénierie britannique Qinetiq.
« Les pales contiennent une fibre à base de carbone, explique David Augeix, directeur régional sud d’EDF EN. Ce matériau permet de réfléchir l’onde radar en deux temps, la deuxième vague annulant la première. Chaque éolienne renvoie ainsi un écho radar inférieur à 70 m2, soit trois fois moins qu’une éolienne standard. » Le même matériau a été appliqué en revêtement sur la partie supérieure des mâts, pour effacer les échos parasites générés par le passage des pales devant le mât.
EDF EN chiffre à 6 ou 7 % le surcoût généré par la furtivité, sur un investissement global de 130 millions d’euros. « Entre l’aviation et les services météo d’une part, qui doivent quadriller le territoire, et les acteurs de l’éolien d’autre part, engagés dans une logique de développement, le conflit est inévitable, analyse David Augeix. La furtivité est l’un des moyens de traiter cette cohabitation. Mais ce n’est pas une solution miracle. Il faudra aussi faire évoluer la réglementation. »