Parmi les préoccupations principales des maires, on trouve en tête, pour la première fois depuis plusieurs années, la petite enfance, les crèches et les écoles (52% les ont citées cette année contre 41% l’an dernier). Cette hausse pourrait trouver son explication dans la réforme des rythmes scolaires. Les petites communes semblent ainsi, particulièrement inquiètes de cette réforme car elles sont 57% à considérer les écoles comme “LA” priorité du maire contre 52% l’an dernier, au contraire des grandes villes pour lesquelles la proportion a même diminué (41% l’an dernier).
Par ailleurs, le logement et l’urbanisme restent l’une des principales priorités (44% les ont cités cette année tout comme l’année dernière). Il est à noter que la fiscalité locale devient désormais la troisième préoccupation des élus, atteignant 40% des réponses apportées contre 34% en 2012.
En revanche, les maires franciliens sont, dans l’ensemble, moins préoccupés par :
• les nouvelles technologies : 53%
• le Grand Paris : 48%
• la propreté, lutte contre le bruit : 28%
Pour autant, comme en 2012, les villes de plus de 10.000 habitants ne font pas apparaître le Grand Paris dans cette liste, ce qui semble signifier que seuls les maires de l’agglomération parisienne se sentent concernés par ce projet.
Réforme des rythmes scolaires
À la lumière de l’augmentation de la proportion des maires se disant préoccupés par la question des écoles et de la petite enfance (+10% en un an), la réforme des rythmes scolaires semble susciter quelques difficultés/inquiétudes quant à sa mise en œuvre. En effet, l’immense majorité des maires (96%), quelle que soit leur couleur politique, n’appliqueront cette réforme qu’à la rentrée 2014…
Droit de vote des étrangers aux élections locales
Deux tiers des élus (66%) ayant répondu à cette enquête ne sont pas favorables à cette loi. Le sentiment des élus à l’égard de ce sujet semble assez conforme à la sensibilité politique exprimée.
Durcissement de la loi SRU
La révision à la hausse des objectifs de la loi SRU se voit opposer 72% d’opinions défavorables parmi les maires. L’engagement des maires sur ce sujet démontré à nouveau par ce questionnaire (question 3) semble aller à l’encontre de la réalité de la construction en Ile-de-France. En effet, l’objectif de 70.000 logements paraît inatteignable dans un contexte où le nombre de logements construits chaque année n’a cessé de diminuer. Pour cela les maires mobilisés sur la question du logement (Assises de l’Habitat francilien), y compris du logement social, semblent se sentir pénalisés par une mesure a priori peu en phase avec les réalités.
Encadrement des loyers
Les maires franciliens souhaitent majoritairement que les loyers soient encadrés. En effet, 58% d’entre eux sont favorables à une loi en ce sens qui viserait à lutter contre l’envolée des prix du marché de l’immobilier. Cependant cette tendance a légèrement diminué par rapport à l’année 2012 (65%). La mise en place de cette mesure à l’été 2012 n’a, pour certains, peut-être pas eu l’effet escompté.
La place de la voiture dans les communes
La question de la place de la voiture en ville départage de façon quasi égale les maires puisque, si 53% d’entre eux jugent que la voiture a sa place dans leur commune, ils sont 47% à estimer qu’il faut la limiter. Mais cette tendance est en réalité très éclatée au regard des différentes typologies de ville. Ainsi les communes de plus de 10.000 habitants sont 74% à vouloir limiter la place du véhicule particulier dans leur commune alors que dans les petites villes 5.000 habitants, seulement 34% d’entre eux sont du même avis. La question de la desserte en transport en commun et des différences de mode de vie expliquent probablement ce fossé. La question des transports ne peut donc pas être prise, au niveau régional, par le seul angle de l’opposition à la voiture. Dans certains cas elle semble être, en effet, une nécessité. Les conditions de circulation des routes franciliennes ne doivent donc pas être oubliées des politiques de transports.
Arbitrages du Nouveau Grand Paris
Les arbitrages rendus par le Premier Ministre le 6 mars dernier sur le Grand Paris Express ne semblent pas avoir convaincu la majorité des maires car 69% d’entre eux s’en disent insatisfaits. Mais cette proportion varie assez amplement selon la taille des communes interrogées et selon l’intérêt qu’elles portent au projet du Grand Paris.
Ainsi, pour les villes de plus de 10.000 habitants, qui sont les plus concernées par le GPE, 50% s’en disent satisfaits. A contrario, 77% des communes de moins de 5.000 habitants semblent déçues par ces annonces, ce qui démontre leurs craintes de la création d’une Ile-de-France à 2 vitesses.
Gouvernance
Métropole de Paris : L’annonce par le Premier Ministre du projet de doter le Grand Paris d’une structure de gouvernance, la « Métropole de Paris », n’a pas convaincu les maires franciliens (74% y sont opposés). Alors que dans le même temps, nombre d’entre eux, se mobilisent pour la construction du Grand Paris Express et réfléchissent à la gouvernance de l’IDF, ce chiffre s’explique probablement par l’inquiétude quant à la place future du maire dans cette nouvelle entité. Aussi les maires des communes de moins de 5.000 habitants, pour l’essentiel en grande couronne, n’approuvent pas ce projet bien qu’étant a priori peu concernés. Ils semblent craindre, au même titre que pour le GPE, la création d’une Ile-de-France à 2 vitesses.
Les autres priorités pour le Grand Paris
Alors que la crise économique et la montée continue du chômage inquiètent les élus et leurs administrés, la question de l’emploi est tout à fait centrale pour l’avenir de la région capitale. 55% des maires ont ainsi estimé que l’emploi était le volet à développer dans le Grand Paris, assez nettement devant le logement (20%), pourtant préoccupation majeure des élus.
Les difficultés des maires au quotidien
40% des maires pointent une complexité administrative trop grande. Ce chiffre augmente considérablement pour les communes de moins de 5.000 habitants (63%), qui ne bénéficient de services adaptés à ces contraintes. Au deuxième rang, et dans les mêmes proportions que l’année passée, l’autonomie financière des communes est jugée insuffisante pour 31% des maires.
En Ile-de-France, la très grande majorité des maires ayant répondu à la question a le sentiment d’être l’élu le plus apprécié de ses administrés (82%).