Eau du robinet : les Français en quête de transparence

Le Centre d'information sur l'eau (CIEau) fête ses 20 ans. L'occasion de faire un point sur l'évolution des perceptions de l'eau du robinet par les usagers, mais aussi d'évoquer les enjeux auxquels sont confrontés les distributeurs d'eau.

Le Centre d’information sur l’eau (CIEau), qui réunit une quarantaine de sociétés de distribution d’eau, fête ses vingt ans. Son dernier baromètre “Les Français et l’eau”, affirme que 87% des Français sont satisfaits des services et précise que la confiance des usagers envers l’eau du robinet ne cesse de croître. Une preuve que “notre mission d’information sur l’eau porte ses fruits”, se félicite la directrice générale du CIEau, Marillys Macé.

Depuis deux décennies, le baromètre du CIEau a permis d’observer une rupture de tendance : “la consommation d’eau du robinet augmente tandis que celle de l’eau en bouteille diminue”, détaille Thinh-Hanh Tran, directeur de la société de sondages TNS-Sofres. Mais la confiance en l’eau du robinet s’accompagne d’une meilleure connaissance du cycle de l’eau et donc d’un certain nombre de craintes. En effet, 50% des sondés pensent qu’une pénurie d’eau surviendra dans les années à venir, tandis que 99 % souhaitent que les eaux soient dépolluées. “Les exigences sanitaires des usagers ont augmenté, en même temps qu’une méfiance vis-à-vis des entreprises s’est développée”, remarque Thomas Laurenceau, ancien rédacteur en chef de 60 millions de consommateurs. Au cœur des inquiétudes, on trouve notamment les risques chimiques et la présence de perturbateurs endocriniens.

 

Transparence et ouverture

Les usagers en appellent donc à une transparence totale sur la distribution, le traitement, la qualité et la facturation de l’eau. 62% des sondés trouvent que leur facture d’eau est trop chère (67% en 2015) et 11% la comprennent mal. La communication entre services et usagers paraît donc primordiale, notamment sur les eaux usées, sujet méconnu et délaissé. “Peut-être que les comportements évolueraient si l’on expliquait précisément où va l’argent du consommateur, ainsi que le poids de l’assainissement dans la facture totale”, souligne Mathieu Jahnich, directeur de l’organisme de conseil sur le développement durable Sircome, qui fait valoir l’apport des sciences comportementales (nudges).

“Le secteur de l’eau aura un grand rôle et des défis à relever”, assure Tristan Mathieu, président du CIEau. Selon lui, les services publics d’eau “vont devoir s’ouvrir au milieu de l’urbanisme dans une logique d’aménagement durable, au monde des assurances afin de prévenir et limiter les risques d’inondation, mais aussi aux sciences sociales et aux analyses scientifiques “. En outre, le présiden du CIEau estime que “la fracture territoriale et la différence d’accessibilité à une eau de qualité, en milieu rural par rapport au milieu urbain, seront des enjeux déterminants”.

Laisser un commentaire