“Les collectivités verront la réduction des concours financiers de l’Etat doubler sur deux ans, portant le total du prélèvement à 4,5 milliards d’euros d’ici 2015”, s’insurge le président de l’AMF, Jacques Pélissard. “C’est deux fois plus que ce qui était prévu par la loi de programmation budgétaire votée en décembre dernier.”
Mais ce que l’AMF reproche aussi, et avant tout, au gouvernement, c’est l’absence de concertation préalable “malgré l’engagement du président de la République sur l’élaboration d’un « pacte de confiance et de solidarité”, souligne l’association. “Le Gouvernement doit avoir pleinement conscience que chaque coupe budgétaire au niveau national implique autant d’arbitrages dans les budgets locaux. Très concrètement, cette baisse des dotations aura un impact direct sur les services à la population (au risque d’en diminuer la qualité), sur l’investissement public et donc sur l’économie locale.
Consciente de la solidarité qui doit exister entre l’Etat et les collectivité pour un retour à l’équilibre des finances publique, l’AMF s’étonne que la réciproque ne soit pas vraie. “Cette solidarité ne doit pas fonctionner à sens unique. Surtout, elle doit être préalablement accompagnée d’une véritable réduction des charges pesant sur les collectivités locales. “
L’Association considère en effet qu’ “une vraie solidarité aurait impliqué que l’Etat ouvre une discussion sur les dépenses, stoppe la course à la norme coûteuse, et cesse d’imposer de nouvelles charges aux collectivités ; or c’est l’inverse qui se produit : réforme des rythmes scolaires, hausse des cotisations retraite patronales, co-financements de politiques nationales, relèvement des taux de TVA… C’est près de 2 milliards de charges qui s’imposeront en 2014.”
On s’en doute, l’AMF espère parvenir à engager au plus vite des négociations avec l’Etat